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Le gouvernement sénégalais justifie la non arrestation de l'opposant Sonko

Le gouvernement sénégalais a justifié jeudi par les délais de la justice et le "principe de précaution" le fait que les autorités n'ont toujours pas fait arrêter l'opposant Ousmane Sonko, condamné à de la prison ferme et bloqué chez lui.

"Pourquoi Ousmane Sonko n'est pas arrêté? Il faut que la décision (de condamnation) lui soit notifiée. La décision est en cours de rédaction", a déclaré le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.

"La justice sénégalaise est indépendante. Elle fonctionne à son rythme", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse du gouvernement à Dakar.

L'opposant Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs. Cette condamnation le rend en l'état actuel inéligible pour la présidentielle de 2024.

Elle a déclenché les pires troubles qu'ait connus le Sénégal depuis des années. Les heurts ont causé au moins 16 morts selon les autorités, 23 selon l'ONG Amnesty International et 26 selon l'opposition.

Ousmane Sonko, qui crie au complot, a refusé d'assister à son procès. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, "séquestré" selon lui, depuis le 28 mai.

Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a justifié les "restrictions" qui lui sont imposées par les appels lancés par ce dernier à la "résistance".

"Quelqu'un qui se lève pour dire qu'il va faire une caravane (un cortège), qu'il va faire des rassemblements sans déclaration (préalable)... On constate des décès, est-ce qu'on va le laisser faire le tour du Sénégal, faire des rassemblements et compter les morts derrière? On ne peut pas", a-t-il dit.

Il a indiqué que ces "restrictions" pouvaient être "progressives" et que les barrages autour du domicile d'Ousmane Sonko pouvaient être levés quand les autorités le jugeraient bon.

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