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"Un peu naïf de dire qu'on peut encore gagner ces guerres": rencontre avec un expert belge dans la lutte contre le trafic de drogue

C'est un Belge qui coordonne le programme des Nations Unies qui est chargé de mener bataille contre le trafic de drogue. Une collaboration entre 86 pays qui a notamment permis de saisir 250 tonnes de cocaïne l'an dernier.

"Ça serait un peu naïf de dire qu'on peut encore gagner cette guerre". Bob Van den Berghe sait que la lutte contre la drogue est un combat sans fin. Son objectif n'est pas de gagner, mais bien d'affaiblir les réseaux criminels. Cet ancien de la police judiciaire d'Anvers dirige le programme anti-drogue des Nations Unies.

Son défi tient en deux chiffres: 800 millions de conteneurs, 2% de contrôle. Depuis la crise sanitaire, le transport maritime est la voie privilégiée des trafiquants de cocaïne: "On voit toujours qu'il y a des conteneurs avec de la cocaïne qui sont envoyés avec une quantité qui est énorme. On parle sur de tonnes et de tonnes et de tonnes. (...) Avec notre programme, on est bien présents en Bolivie. Par exemple, au mois de janvier, il y a eu une saisie de 8 tonnes de cocaïne qui avait notamment pour destination le port d'Anvers en Belgique."

La Bolivie, comme la Colombie ou le Pérou, sont des pays clés pour l'envoi de cocaïne vers le marché européen. L'objectif des Nations Unies est de créer des équipes spécialisées dans les zones portuaires. Plus de 340 formations sont mises en place par an: "Peut-on reconnaître certains indicateurs de risque qui sont dans les documents commerciaux de certains conteneurs? (...) La deuxième partie est plutôt pratique. Là, on va s'entraîner à faire des inspections. Comment est-ce que je peux reconnaître, par exemple, qu'un scellé d'un conteneur a été manipulé ? Comment est-ce que je pourrais voir, par exemple, qu'il y a un espace occulté ou caché dans la structure d'un conteneur?", explique le spécialiste.

Mais le travail est encore long. En 2023, 250 tonnes de cocaïne ont été saisies grâce à des opérations ciblées. Cet expert nous explique la technique utilisée par les trafiquants: "C'est ce qu'on appelle 'rip-on-rip-off'. Ce sont des sacs de sport qui contiennent des drogues qui sont cachées derrière les portes d'un conteneur. C'est-à-dire qu'ils vont ouvrir le conteneur dans le pays de source. Ils vont refermer le conteneur. Ils vont mettre des scellés clonés. Et puis, bon, il y a le conteneur qui est transporté vers le pays de destination où il y a d autres impliqués qui vont, disons, ouvrir de nouveau les portes des conteneurs pour récupérer les sacs avec la cocaïne et refermer les portes."

Corruption et complicité permettent l'entrée de la drogue en Europe, souvent à l'insu du transporteur. 86 pays participent à ce programme. La Belgique et le port d'Anvers sont au cœur de ce dispositif.

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1 commentaire

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  • Qui ne tente rien n'a rien ! Si on part perdants, autant laisser faire. La solution des lâches est de légaliser afin de se débarrasser du problème.

    roger rabbit
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