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"Tout doit être fait pour arrêter cette catastrophe": Alexander De Croo plaide pour la fin des attaques et la libération des otages à Gaza

Le Premier ministre, Alexander De Croo, a appelé jeudi en séance plénière de la Chambre à la fin de la "catastrophe humanitaire" en cours à Gaza et en Cisjordanie.
"Tout doit être fait pour arrêter le développement de cette catastrophe humanitaire à Gaza, en Cisjordanie et dans toute la région. Tout doit être fait aussi pour que cessent les attaques terroristes et que les otages soient libérés", a lancé le chef du gouvernement en réponse à des questions de Malik Ben Achour (PS) et Peter Mertens (PTB).  

La Belgique plaide pour un cessez-le-feu humanitaire depuis le 26 octobre. Plusieurs hôpitaux subissent, parfois directement, les conséquences de l'opération militaire israélienne dans la Bande de Gaza. "Le ciblage des hôpitaux n'est pas acceptable", a souligné M. De Croo qui s'est inquiété de l'indisponibilité de plus de la moitié des lits dans cette zone. "Le respect du droit humanitaire doit primer", a-t-il ajouté.  

Le conflit israélo-palestinien et ses milliers de victimes ont suscité ces derniers jours des tensions à la Chambre. Faute de consensus, la conférence des présidents a refusé une demande de l'ambassade d'Israël qui souhaitait diffuser au parlement un film sur les attaques terroristes perpétrées le 7 octobre par le Hamas, comme cela s'est produit dans plusieurs autres parlements. La question a rebondi jeudi au début de la séance. François De Smet (DéFI), dont le parti n'est pas représenté à la conférence des présidents, a réclamé des explications et un débat dans l'hémicycle. "Nous manquons une véritable occasion que d'autres ont prise en France, aux États-Unis ou au Parlement européen", a regretté M. De Smet.  

Lors de la réunion de la conférence mardi, seul le PTB s'est explicitement opposé à la requête de l'ambassade israélienne, selon plusieurs sources, une attitude qui a permis de conclure que le consensus requis dans cet organe de la Chambre pour prendre une décision n'était pas présent... et donc à d'autres groupes de ne pas prendre position. La présidente de la Chambre, Eliane Tilieux (PS), s'est contentée de rappeler les règles en vigueur dans la conférence des présidents. "Le consensus n'a pas été atteint", a-t-elle confirmé.  

"Je regrette la décision et que l'on présente comme seule réponse à ceux qui nous ont adressé la demande qu'il n'y a pas de consensus", a souligné le chef de groupe N-VA, Peter De Roover, dont le groupe a soutenu la requête israélienne avec les Engagés. Le MR y est également favorable mais ne s'est pas exprimé lors de la réunion. Le président, Georges-Louis Bouchez, a annoncé que son parti organiserait la projection du film au Sénat de sa propre initiative.  

"Quand on voit l'état du parlement, l'état des tensions, installer un déséquilibre dans la cohésion sociale de ce parlement est dangereux", a expliqué le chef de groupe Benoît Piedboeuf. Le libéral francophone ne voulait pas "imposer" à ses collègues de voir ces images. D'où l'initiative de M. Bouchez qui garantit "le droit à l'information libre de chacun", a-t-il expliqué. Aucune motion demandant la projection du film, qui aurait imposé à chacun de se prononcer, n'a été déposée.

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