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"C’est garanti 400.000 ans": plutôt que de manger du poisson au plastique, ces employés peuvent désormais manger SUR des déchets recyclés

Chaque année en Belgique, nous produisons 68 millions de tonnes de déchets. Dans tous ces détritus, il y a énormément de plastique. Un matériau qui se retrouve ensuite massivement dans les océans. Pour limiter cette pollution, des entreprises tentent de donner une nouvelle vie à ces déchets plastiques. Leurs solutions séduisent de plus en plus d’architectes d’intérieur. 

Lorsqu’il ne titille pas les sommets des montagnes en parapente et qu’il ne présente pas d’émission sur RTL, l’aventurier Tom de Dorlodot parcourt le monde avec sa famille à bord d’un voilier. Il s’est récemment installé au milieu de l’Atlantique, dans les Açores. Un coin de paradis terni par des arrivages réguliers de marées de plastiques. 

"Chaque fois qu’on a un peu de vent d’ouest qui rentre et la houle qui vient se fracasser sur cette plage, on a plein, plein, plein de petits morceaux de plastique qui se retrouvent dans le sable", dit-il.

Ces petits morceaux rentrent dans la chaîne alimentaire

Ce constat, Tom de Dorlodot a pu le faire sur presque tous les rivages de la planète: "Le plastique est partout et le pire, c’est que maintenant il se décompose avec les années en petits morceaux et donc on le retrouve vraiment sous forme de microplastiques : de tout petits morceaux de plastique broyé qui sont ingérés par les poissons et qui rentrent du coup dans la chaîne alimentaire", déplore l’aventurier.

Dans la cantine d'une administration bruxelloise, plutôt que de manger du poisson au plastique, les employés peuvent désormais manger sur des déchets plastiques. 

"L’idée, c’était de créer un bel espace, mais aussi un espace qui respecte les valeurs environnementales liées à notre institution. Et c’est le cas, puisqu’on a une table constituée de plastique 100 % recyclé et que l’entreprise que nous avons choisie est 100 % bruxelloise", explique le porte-parole, Thibault Balthazar.

Guilain Sevrière est le fondateur de cette entreprise bruxelloise qui fabrique du mobilier à partir de déchets recyclés. Il y produit des plaques de plastique recyclé. La matière première de Guilain, ce sont des déchets plastiques provenant de l’industrie : "Avec 90 kilos, on peut faire deux plans de travail".

8 millions de tonnes de plastique déversés chaque année

Il collecte des emballages ou des chutes de plastique dur. "La recherche du gisement, ce n’est pas le plus dur dans notre métier. Le plastique, il y en a partout, il y en a trop. La difficulté, c’est de trouver du gisement propre et toujours de la même couleur. Ça ressemble à une industrie, mais ça reste de l’artisanat".

Le résultat: un matériaux massif produit sur mesure, qui séduit architectes et designers. 

"Cela peut être du mobilier qui résiste à l’eau, pour les salles de bain, pour faire des plans de travail, du mobilier extérieur. C’est teinté dans la masse. Même si on l’use, il suffit juste de le poncer comme du bois et vous allez avoir un matériau neuf des années et des années après. Comme tout plastique, c’est garanti 400.000 ans", plaisante-t-il. 

Un matériau très durable, vendu 200 € par mètre carré en moyenne. La plupart des clients sont séduits par l’idée que chaque plaque qu’ils achètent, c’est autant de déchets plastiques qui ne finiront pas dans la nature. 

"Aujourd’hui, on fait entre 2 et 3 tonnes par mois. On a des objectifs de doubler, tripler la production assez rapidement", ajoute encore Guilain Sevrière. 

On estime que 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés chaque année dans les océans. 


 

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