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"C'est hyper dangereux": déléguer les soins infirmiers à des non-professionnels, une aberration pour certains soignants

Il est désormais légal de poser certains actes infirmiers plus "simples" sans devoir être un professionnel de la santé. Administration de médicament, prise de température… Tous ces gestes médicaux de la vie quotidienne pourront désormais être réalisés par une personne lambda, que ce soit à l’école, à la crèche ou dans le cadre des mouvements de jeunesse. 

Un médecin ou un infirmier peut maintenant déléguer ces actes à un aidant qualifié, avec entre autres les détails suivants : quels actes, pour quel patient, dans quelle période, et sous réserve de quelle formation ou instruction…

Concrètement, un ami ou un éducateur peut poser ce genre d'actes, mais uniquement sous certaines conditions. Tout dépendra de la situation, bien évidemment ; si elle présente un risque, l’intervention d’un professionnel de la santé sera obligatoire.

Un problème de santé publique

Bien que cette mesure facilitera la vie en collectivité et les prises en charge rapides et non urgentes, elle ne passe pas auprès de certains infirmiers. Gaëtan Mestag est formel :"Ça pose un problème de sécurité au niveau de la santé publique".

"Comment ces actes vont-ils être délégués, sur base de quelle formation ?", questionne-t-il. "On laisse libre choix aux dérives d’arriver et c’est dangereux. L’aidant proche était une bonne étape pour commencer, et puis voir s’il fallait ajouter par la suite des arrêtés royaux pour modifier le texte de loi. Un texte de loi si vaste est hyper dangereux".

Pas question de faire n'importe quoi

D’autres infirmiers, plus nuancés, applaudissent reconnaissent l'avantage de cette avancée. "Ça permet de soulager pour certaines situations, mais pas pour l’ensemble", avance Patricia Beafays, directrice de l’Aide et Soins à Domicile.

Toutefois, "pas question de faire n’importe quoi", met-elle en garde. "Il faut un cadre bien précis avec, par exemple, avec des signaux d’alerte. Il faut que la personne sache qu’elle peut faire appel à l’infirmier pour qu’il vienne réévaluer la situation. C’est indispensable pour pouvoir mettre en pratique cette loi".

À ce jour, le texte de loi est jugé trop flou par le secteur des soins de santé. Il réclame plus de précisions.

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