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En mer pour sauver des vies: JOUR 9 - 68 survivants secourus des dangers de la Méditerranée

Chaque année, des milliers de personnes risquent leur vie en tentant de traverser la mer Méditerranée. Ils fuient la guerre, la pauvreté et les persécutions. Dans ces eaux souvent hostiles, Médecin Sans Frontière (MSF) mène des missions de sauvetage vitales avec son bateau le Geo Barents. Une équipe de RTLinfo a pu embarquer exceptionnellement sur ce navire. 

C'était un moment de repos sur le bateau, en fin d'après-midi. Lorsque tout à coup, une alerte retentit dans la radio: "Il y a deux bateaux en détresse, des personnes sont à bord". Deux embarcations se rapprochent du navire de Médecins Sans Frontières. Les opérations vont débuter. Toute l'équipe se met en place, les sauveteurs mettent 12 minutes pour être en position dans l'eau, dans les deux rafts. 

Deux zodiacs qui ont pris le départ des côtes libyennes quelques heures plus tôt se trouvent à quelques mètres du Geo Barents. À bord, les occupants hurlent "à l'aide" et semblent clairement désorientés. Le sauvetage n'est pas facile, le vent souffle et les vagues font tanguer les embarcations à secourir. Dans un premier temps, des gilets de sauvetage sont lancés aux naufragés puisque ceux-ci n'en ont pas. Ensuite, après autorisation des autorités compétentes, ils sont invités, un à un, à monter dans les rafts de l'équipe de secours. 

C'était le silence dans cette mer si agitée 

Guillaume Wils, notre caméraman, était à bord d'un des rafts de sauvetage. "J'ai été frappé par deux éléments qui sont peut-être contradictoires", explique-t-il. "D'une part, la détresse que j'ai pu lire dans les yeux de ces personnes désespérées dans la Méditerranée. D'autre part, j'ai vu des sourires sur leur visage lorsqu'ils sont montés à bord des rafts, heureux d'avoir été secourus. Ce qui était aussi marquant, c'était le silence dans cette mer si agitée. Tout le monde était concentré". 

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Au total, 40 personnes ont été sauvées sur les deux embarcations et ramenées à bord du navire de Médecins Sans Frontières. Alors qu'ils étaient en train d'être pris en charge par l'équipe médicale, une autre alerte est lancée à la radio. "L'équipe de sauvetage, tenez-vous prête pour une nouvelle opération". Un troisième zodiac vient d'apparaître. Il est encore plus chargé. Et les conditions ont changé: il fait nuit désormais. Dans l'embarcation se trouvent 28 personnes qui, à nouveau, hurlent pour qu'on leur vienne en aide.

"J'ai senti plus de tension lors de ce troisième sauvetage", raconte Guillaume, notre caméraman. "Le bateau était encore plus rempli et tanguait beaucoup et il faisait noir. J'ai senti que le risque était plus grand". À nouveau, les sauveteurs parviennent à secourir tout le monde.

Tout le monde est sain et sauf à bord

"Tout le monde est sain et sauf à bord", se réjouit Céline Urbain, la coordinatrice du projet. "Nous avons essentiellement des hommes, mais aussi une femme enceinte et cinq enfants. Il y a plusieurs nationalités: des personnes du Bangladesh, de Syrie, du Pakistan, de Palestine et d'Egypte". 

Ce sont donc 68 survivants qui se trouvent à bord du Geo Barents. Tous épuisés, certains malades, d'autres marqués physiquement. Sur les visages, on sent aussi un soulagement et on aperçoit des sourires. 

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Quelques minutes à peine après le troisième sauvetage, le Geo Barents a repris son chemin, cette fois vers Gênes, le port assigné par les autorités italiennes. C'est là que le parcours migratoire des survivants qui fuient la violence, des guerres ou la pauvreté va se poursuivre. Ils devront introduire une demande d'asile et recevront soit une réponse positive, soit un ordre de quitter le territoire.
 

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