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Les salariés belges ont manqué 10% de leur temps de travail l'an dernier: pourquoi un tel absentéisme?

De plus en plus d'absentéisme au travail, c'est ce qui ressort d'une récente étude d'Attentia. La tendance est à la hausse et ces chiffres n'ont jamais été aussi importants. Au total, les Belges ont été absents près de 10% de leur temps de travail.

Cela concerne aussi bien l’absentéisme de moyenne durée (plus d'un mois) que l’absentéisme de longue durée (plus d’un an). Les congés de maladie de courte durée (moins d’un mois) ont également été plus élevés l’année dernière que pendant la période du coronavirus, mais moins élevés qu'en 2022.

Une différence est également faite entre les genres, les femmes étant beaucoup plus absentes que les hommes. Les raisons avancées sont que celles-ci effectuent également d'autres tâches domestiques, ajoutant cela à leur charge de travail personnel, mais également les erreurs de diagnostic mettant sur le dos du travail les arrêts des femmes alors que ceux-ci sont plutôt dus à des symptômes de la ménopause.
 
Les personnes âgées sont elles aussi plus souvent absentes. Toujours selon l'étude d'Attentia, la raison serait que celles-ci, ne pouvant plus bénéficier d'une pré-retraite, se mettent en arrêt maladie jusqu'à leur retraite.

Pour Edelhart Kempeneers, directeur médical chez Attentia, les raisons de cet absentéisme sont diverses. "L'augmentation de la charge de travail avec un accent sur des prestations individuelles, mais aussi la culture d'être toujours joignable, ne pas pouvoir déconnecter malgré les heures passées au travail", nous explique-t-il.
 
Les PME en difficulté

Les PME (Petites et moyennes entreprises) sont les entreprises qui connaissent le plus de difficultés avec cet absentéisme. "Une personne absente dans une entreprise de quatre personnes, ça a un impact beaucoup plus important que dans une entreprise de 1.000 personnes", analyse Matthieu Dewèvre, conseiller au service d'étude de l'UCM (Union des classes moyennes). "Dans les grandes structures, une personne de la même équipe peut prendre le relais, ce qui est beaucoup plus difficile, voire impossible dans les petites structures."
 
Comment lutter contre cet absentéisme grandissant? Le salaire garanti serait en frein selon l'UCM. "Le fait que le salaire garanti soit aussi élevé, c'est une difficulté pour les employeurs", indique Matthieu Dewèvre. "Il faut pouvoir diminuer ça en augmentant la surface financière des entreprises pour pouvoir à nouveau embaucher." 
 

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