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Une application permet aux victimes de violences sexistes et sexuelles d’alerter leurs proches et les secours à Liège

Pour aider les victimes, ou les témoins, de violences sexistes ou sexuelles, la ville de Liège a présenté, aujourd'hui, une nouvelle application pour smartphone. Elle permet aux personnes, qui se sentent en danger, d'envoyer un message, un S.O.S. à des contacts en qui elles ont confiance.

Elles pourraient s’appeler Chloé, Manon, Olivia… Des étudiantes, des jeunes femmes qui fréquentent le Carré, la gare, les rues étroites du centre-ville avec cette même appréhension, "Et si une mauvaise rencontre faisait basculer leur vie ?". Une réalité que la Cité ardente veut empêcher. Avec une application, les femmes en danger de violences, publiques ou conjugales, lancent une alerte à des proches.

"Des personnes de confiance que je connais. Et je peux en cas d’insécurité ou si je suis en état d’urgence, directement appuyer sur le bouton SOS, et appeler mes protecteurs qui vont pouvoir me géolocaliser et m’entendre, savoir si je vais bien, venir à mon secours, ou si extrême urgence, ils doivent appeler la police", explique Sarah Debouny, la cheffe de projet au plan de prévention.

226 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées par la police de Liège cette année (essentiellement des femmes de 18 à 26 ans). Après le hashtag "Balance ton bar", les étudiants liégeois ont, eux aussi, souhaiter lutter contre les violences sexuelles dont sont victimes beaucoup d’étudiantes.

"Ce serait très utile pour nous d’avoir cette application car elle permet d’apporter des preuves. Malheureusement, dans ces situations-là, c’est parole contre parole. Cela permettrait de rassurer les jeunes", souligne Maxime Lemarchand, président de l’association générale des étudiants liégeois.

Si la parole sur le consentement se libère peu à peu, les victimes sont toujours enchaînées dans un silence trop long qui les ronge.

L’application se veut collaborative et recense un catalogue de numéros d’aide d’urgence.

"C’est un travail qui se passe en amont du travail policier, lorsque les faits ne se sont pas encore produits et dans le but qu’ils ne se produisent pas, bien évidemment. Dans ce cadre-là, l’intervention de la police est toujours possible via l’application, comme via tous les autres moyens d’appel à la police comme le numéro 101", déclare Jean-Marc Demelenne, le chef de corps de la police de Liège.

12.000 cas de violences sont signalés en Belgique chaque année. Une victime sur cinq n’a pas 18 ans.

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