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A 27 ans, Géraldine est atteinte d'un cancer du sein: elle tente aujourd'hui d'avoir des enfants, mais est-ce possible?

Chaque année, 11.000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du sein en Belgique... Et elles sont de plus en plus jeunes. Une "double pleine" pour celles qui veulent fonder une famille, sachant que les traitements sont souvent incompatibles avec une grossesse. C'est le cas de Géradine. Atteinte d'un cancer du sein à 27 ans, elle tente aujourd’hui d’avoir des enfants et elle nous raconte comment elle a réussi à garder l'espoir.  

Après l’annonce du diagnostic, Géraldine est directement venue se consoler auprès de son cheval, baptisé J’imagine. "Cela a toujours été mon réconfort, ma passion. C’est ce qui me change les idées. C’est ce qui me fait aller bien. Donc, je venais ici pendant des heures dans la prairie avec elle, juste pour prendre l’air. Et rien que la voir, cela me faisait du bien", confie la jeune femme. 

C’était sa façon à elle de retrouver son calme, après cet examen de routine chez son gynécologue en 2021. Ce jour-là, il lui décèle une masse au niveau du sein. Géraldine ne se doutait de rien. "Quand il m’a annoncé la nouvelle, il m’a dit : "Je t’intercale entre deux patients, je dois absolument te voir". Là, on comprend qu’il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Il a été très rassurant parce qu’il m’a dit que c’était le meilleur des pires. C’est un cancer et il y a des cellules des cancéreuses, mais la bonne, c’est que c’est quand même le moins nocif ou, en tout cas, tu vas t’en sortir", raconte Géraldine.   

Dès cet instant, tout va très vite. Chimiothérapie, rayons, opération, hormonothérapie, les traitements de cette jeune femme alors âgée de 27 ans se succèdent et les effets secondaires aussi. Mais Géraldine reste fidèle à son caractère plein d’humour. 

"Avec mon compagnon, je lui ai demandé de me raser la tête quand mes cheveux ont commencé à tomber. On en rigolait alors que je ne ressemblais à rien. On a vraiment trouvé ça drôle, même lui, parce qu’au départ, je me suis demandé quel regard il allait avoir envers moi. Une femme a toujours envie d’être belle pour son homme en tout cas et je me suis demandé si son regard allait changer. Est-ce qu’il va me regarder différemment ? Est-ce qu’il va avoir un certain dégoût ? Et, au final, pas du tout. Il l’a vraiment pris de la même façon que moi avec beaucoup de rigolade. Il m’appelait même son petit cachalot", se souvient-elle. 

Géraldine cache sa maladie au travail 

Malgré les traitements, la jeune femme est en mesure de continuer à travailler. Elle choisit de ne pas révéler sa maladie à ses collègues et dissimule sa perte de cheveux sous des perruques. "Je suis psychologue et donc je n’avais pas envie que les gens se disent que je vivais quelque chose de pire qu’eux et qu’ils ne veuillent plus venir me consulter. Les gens au travail me disaient : "Oh tu as encore changé de coupe, tu as ce côté un peu fofolle". Alors que je n’étais pas du tout fofolle, j’étais malade".  

Pendant environ deux ans, la jeune femme se bat contre le cancer du sein le plus répandu : le cancer hormonodépendant, dont le traitement est incompatible avec une grossesse. Or, Géraldine a toujours voulu avoir des enfants.

Comment mener à bien un projet de maternité ? 

Résoudre ce dilemme pour les jeunes femmes atteintes de cancer est l’une des vocations du Big, le Breast International Group, le plus grand réseau au monde de recherche dédié au cancer du sein."C’est le Breast International Group qui, en partenariat avec nos collègues aux Etats-Unis, a lancé une étude, l’étude positive, pour répondre à cette question très simple : "Est-ce qu’une jeune femme avec un cancer du sein hormonodépendant, qui a pris son traitement pendant au moins 18 mois, est-ce qu’elle peut l’interrompre pour avoir une chance d’avoir un enfant sans compromettre ses chances de guérison ?", indique la professeure Martine Piccart, oncologue médicale et présidente de Big Against Breast Cancer, la fondation de levée de fonds du Big. 

Et les premiers résultats sont encourageants : le taux de rechute ne serait pas plus élevé chez ces femmes. Le Big espère donc lever des fonds pour permettre à toutes les patientes concernées de mener à bien leur projet de grossesse, comme Géraldine qui vient d’interrompre son traitement.

Je ne suis pas vraiment stressée

"J’ai vraiment envie d’avoir des enfants, plusieurs même. Et puis, je recommencerai les traitements, mais je ne suis pas vraiment stressée. Je n’appréhende pas, j’ai des contrôles tous les trois mois encore pour l’instant", explique la jeune femme, en rémission. 

Ces contrôles se poursuivront en cas de grossesse afin que Géraldine puisse mener son projet de maternité sereinement et en pleine santé, avant la reprise de son traitement durant plusieurs années.

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