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Le parquet allemand a admis dimanche avoir placé sur écoute des militants écologistes appartenant au groupe Letzte Generation ("La dernière génération"), une information qui a provoqué un tollé dans le pays.
Cette mesure a été ordonnée dans le cadre d'une enquête sur des soupçons selon lesquels des membres du groupe "constituaient ou soutenaient une organisation criminelle", a déclaré un porte-parole du parquet de Munich (sud).
Les militants du groupe, connus pour coller leur main sur le bitume des routes qu'ils bloquent ainsi pour attirer l'attention sur la crise climatique, ont qualifié la mesure du parquet "d'absurde".
Les conversations entre les membres du groupe et des journalistes qui les interrogeaient faisaient partie des appels surveillés, a reconnu le porte-parole du parquet.
Bien que les journalistes eux-mêmes n'aient pas été visés, ils "ont été concernés par ces mesures en raison des appels passés via les numéros de téléphone surveillés", a dit le porte-parole.
Le journal Süddeutsche Zeitung a dévoilé cette opération samedi, précisant qu'elle avait démarré en octobre 2022 et qu'elle comprenait également la surveillance des courriels, des comptes de messagerie vocale et l'enregistrement des données GPS des téléphones portables.
"Nous protestons en montrant nos noms et nos visages, publions nos plans, acceptons les conséquences juridiques", a écrit Letzte Generation sur Twitter. "Néanmoins, la LKA bavaroise (police) a enregistré des appels téléphoniques, des e-mails (...) C'est absurde."
Dietmar Bartsch, leader parlementaire du parti d'opposition d'extrême gauche Linke, a qualifié la surveillance de "complètement inappropriée".
Durant son enquête, la police a fait des descentes aux domiciles de plusieurs militants de Letzte Generation en mai. Deux comptes bancaires ont également été saisis.
Letzte Generation, dont les actions ont entre autres retardé des vols et bloqué le trafic routier, divise l'opinion publique avec ses tactiques.