Partager:
L'Assemblée nationale doit se prononcer mardi sur un texte demandant l'inscription du groupe paramilitaire russe Wagner, accusé d'exactions en Ukraine et en Afrique, sur la liste de l'Union européenne des organisations terroristes.
La proposition de résolution portée par le député Renaissance Benjamin Haddad, sans valeur contraignante, cible notamment les "nombreuses exactions contre la population civile" en Ukraine, commises par ce groupe de mercenaires, dont certaines pourraient être qualifiées de "crimes de guerre".
Le texte, qui sera débattu dans l'après-midi, a été co-signé par des députés des différents groupes de la majorité, mais aussi par des élus issus des rangs socialistes, écologistes et de LR, présage d'un vote favorable dans l'hémicycle.
"Il s'agit d'envoyer un message politique, symbolique, un signal de dénonciation de Wagner et de ses activités - qui ciblent délibérément des civils pour avoir un gain politique - comme du terrorisme", fait valoir Benjamin Haddad.
Le texte cite notamment les services de renseignement allemands, selon
lesquels Wagner a "pris part aux exécutions sommaires, aux mutilations et aux actes de tortures commis envers les civils de la localité ukrainienne de Boutcha".
Outre l'Ukraine, la résolution relève aussi des exactions en Syrie et dans plusieurs pays africains comme le Mali ou la République centraficaine.
Mi-mars, le Parlement lituanien a déjà adopté une résolution affirmant que "Wagner est une organisation terroriste", suscitant les remerciements de Kiev.
De son côté, l'UE a ajouté en avril Wagner à sa liste des individus et entités sanctionnés pour "participation active à la guerre d'agression russe contre l'Ukraine".
Les députés français avaient manifesté fin mars leur soutien à l'Ukraine en adoptant une résolution reconnaissant comme un génocide l'Holodomor, cette famine provoquée au début des années 1930 en Ukraine par les autorités soviétiques.
Volodymyr Zelensky les avait remerciés pour ce geste qui répondait à une forte attente de Kiev au sujet du douloureux souvenir de cette famine meurtrière, ravivé par l'invasion russe du pays. La Russie avait de son côté répliqué en fustigeant un "zèle anti-russe" de l'Assemblée nationale française.
Une autre résolution relative au conflit en Ukraine pourrait prochainement être examinée en séance. Portée par le député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade, elle vise à dénoncer les déportations d'enfants ukrainiens par la Russie, dans une "stratégie délibérée de destruction de l'identité nationale et de la société ukrainiennes".