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L'enseigne de prêt-à-porter féminin Don't Call Me Jennyfer, qui possède également cinq succursales en Belgique, a demandé mercredi son placement en redressement judiciaire, rattrapée par l'"augmentation soudaine des coûts cumulée à une inflation galopante" avec des conséquences sur le pouvoir d'achat, selon un communiqué de presse.
Formulée auprès du tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), cette demande "est une mesure protectrice de l'entreprise qui va nous permettre, durant la période d'observation de six mois, de travailler sur toutes les options possibles pour préserver l'activité de l'entreprise et les emplois", a déclaré à l'AFP son directeur général Emmanuel Locati.
Fondée en 1984, Don't Call Me Jennyfer compte 220 magasins en France et 80 à l'international et son site ainsi que son application attirent 10 millions de visiteurs uniques annuels, selon l'entreprise.
Interrogée par l'AFP, l'entreprise a déclaré avoir réalisé 301 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 mais n'a pas souhaité communiquer sur ses pertes.
Cette cessation de paiements est la conséquence d'une conjoncture défavorable marquée par "une augmentation fulgurante des coûts" des matières premières, de la main-d'oeuvre, des salaires, de l'énergie, des loyers, "cumulée à une inflation galopante", a développé le directeur général.
Ce dernier insiste : "Il ne faut pas confondre redressement judiciaire et liquidation".
M. Locati se dit "confiant", la marque ayant "de nombreux atouts pour rebondir".
Don't Call Me Jennyfer (anciennement Jennyfer jusqu'en mai 2019) "avait déjà initié sa transformation en 2018", en modernisant son parc de magasins et en remodelant son identité, visant clairement les jeunes acheteurs via les réseaux sociaux.
La marque avait été reprise en 2018 par un consortium d'investisseurs mené par Sébastien Bismuth (ancien directeur général de Undiz), ce rachat n'ayant pas été réalisé dans le cadre d'un redressement judiciaire ni d'une procédure collective, a indiqué à l'AFP Don't Call Me Jennyfer.