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Les dirigeants de la CFDT et de la CFTC pensent que le gouvernement va décider de reporter l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65, mais une telle disposition n'est pas davantage acceptable, ont-ils dit mercredi.
"J'ai le sentiment que ce sera 64 ans, mais je peux me tromper. En tout cas, on n'a pas eu d'ouverture pour dire qu'il n'y aurait pas d'augmentation de l'âge légal", a déclaré sur RTL le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reçu la veille par la Première ministre Elisabeth Borne.
Mais "64 ans, c'est aussi un report brutal de l'âge légal de la retraite, que rien ne justifie (...) et donc 64 ans, c'est inacceptable également", a-t-il ajouté.
Revenant sur les précédentes réformes, le dirigeant du premier syndicat français a déclaré que la réforme de 2003 répondait à "un système de retraite qui dans sa viabilité était gravement menacé" et que cette réforme était donc "nécessaire". En 2010-2013, il y avait "à peu près les mêmes prévisions, moins brutales, mais avec une dégradation énorme des comptes".
Or "ce n'est pas la même chose aujourd'hui. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas de déficit, mais ce déficit, on peut en discuter, comment on le comble", a ajouté Laurent Berger, qui préconise d'améliorer le taux d'emploi des seniors, plus faible en France qu'ailleurs.
"Cela fait un moment qu'on a compris que ça va aller vers 64 ans" avec une "accélération de la loi Touraine" de 2014 pour atteindre plus rapidement les 43 annuités de cotisation, a indiqué sur Europe 1 le président de la CFTC, Cyril Chabanier.
Le dirigeant de la centrale d'inspiration chrétienne, qui doit être reçu mercredi après-midi à Matignon, a critiqué "une réforme des retraites qui pèse uniquement sur les salariés", invitant lui aussi à travailler "sur l'emploi des seniors".
Elisabeth Borne reçoit jusqu'à mercredi soir les représentants des organisations syndicales et patronales, avant de présenter le projet de réforme des retraites le 10 janvier.
"Il y aura des annonces. Dans la foulée, on se réunit et on avise (...). On annoncera des mobilisations en commun si ça reste tel quel", a précisé Laurent Berger, évoquant ses homologues des autres syndicats.
"On veut tellement le faire ensemble qu'aucun d'entre nous ne va le déclarer tout seul à la radio ou TV. Ca ne veut pas dire qu'on sera d'accord sur tout, on n'a pas la même approche. Mais on ne veut pas ce recul de l'âge légal", a-t-il redit.
Selon un sondage Ifop pour l'hebdomadaire Politis publié mercredi, près de six Français sur dix expriment soutien (39%) ou sympathie (19%) pour un mouvement de grèves et de manifestations en janvier. Une approbation en très légère hausse (58% contre 56%) par rapport à une précédente enquête menée fin septembre par le même institut.
Ce sondage a été mené par questionnaire auto-administré en ligne les 20 et 21 décembre auprès d'un échantillon de 1.016 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.