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Une manifestation contre la vie chère au Suriname a dégénéré vendredi en émeute avec des protestataires qui ont forcé les barrières policières protégeant le Parlement avant de piller des boutiques du centre de la capitale Paramaribo, a constaté une journaliste de l'AFP.
Entre 1.000 et 2.000 personnes se sont réunies en fin de matinée pour protester contre les hausses de prix des produits alimentaires, de l'essence et de l'électricité, accusant le gouvernement et le président Chan Santokhi de corruption.
Vers midi, des manifestants plus virulents ont tenté d'entrer dans le parlement. Ils ont forcé les barrières protégeant le bâtiment, lancé des bouteilles et pierres sur les forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc pour les repousser.
Des manifestants se sont ensuite dirigés vers le centre-ville tout proche et ont pillé plusieurs boutiques. Ils ont incendié une voiture et tenté de mettre le feu à plusieurs édifices. Plusieurs personnes ont été blessées, a constaté l'AFP.
"J'ai trois enfants à nourrir et j'ai deux emplois. Chaque jour, les prix augmentent", s'est plainte Agnès, une manifestante interrogée dans la matinée.
Un autre manifestant, Alfred, a estimé, lui aussi sous couvert d'anonymat, que le président Santokhi devait partir: "Il ne cesse de dire qu'il y a de la +lumière au bout du tunnel+, mais je ne vois que l'obscurité. Je ne peux plus payer l'essence pour aller travailler et amener mes enfants à l'école".
Petit pays du nord-est de l'Amérique du Sud (600.000 habitants), le Suriname est plongé dans une grave crise économique, avec une inflation galopante et une dette extérieure qui a explosé. L'ancienne colonie néerlandaise attend avec impatience l'exploitation de réserves de pétrole qui s'annoncent importantes.