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Le procès à huis clos d'un journaliste bélarusse, Andrzej Poczobut, une figure de la minorité polonaise qui encourt une peine de 12 ans de prison, a commencé lundi au Bélarus, sur fond de tensions entre Minsk et Varsovie et de répression des critiques du président Alexandre Loukachenko.
Le même jour, les autorités judiciaires bélarusses ont annoncé avoir inculpé l'opposant emprisonné Sergueï Tikhanovski d'"insubordination" à l'égard de l'administration pénitentiaire, une accusation passible de deux années de privation de liberté.
Déjà condamné en décembre 2021 à 18 ans de prison, Sergueï Tikhanovski est le mari de la figure de proue de l'opposition bélarusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, dont le procès par contumace doit par ailleurs commencer mardi à Minsk.
Le journaliste Andrzej Poczobut, est quant à lui notamment poursuivi pour avoir appelé à des sanctions internationales contre le Bélarus et pour "incitation à la haine". Cet homme de 49 ans est jugé à Grodno, une ville de l'ouest de ce pays où vit une importante communauté d'origine polonaise.
Correspondant au Bélarus du journal polonais Gazeta Wyborcza et militant actif pour la défense des droits de la minorité polonaise, il avait été arrêté en mars 2021.
Dans un communiqué, la diplomatie polonaise a appelé lundi à sa libération, estimant que les accusations le visant étaient "fausses et politiques".
Le chargé d'affaires de la diplomatie polonaise à Minsk, Marcin Wojciechowski, a affirmé à l'AFP qu'il n'avait pas eu l'autorisation d'entrer lundi dans la salle d'audience et que le procès avait ensuite commencé à huis clos.
"Poczobut n'a pas plié. (Les autorités bélarusses) lui ont offert la liberté s'il quittait le pays, mais il a refusé", a pour sa part souligné le porte-parole de l'Association bélarusse des journalistes, Boris Goretski, dans un communiqué.
Les relations entre Varsovie et Minsk se sont tendues ces dernières années. De nombreux opposants bélarusses ont obtenu l'asile politique sur le territoire polonais, d'où ils continuent à militer activement.
Bélarus et Pologne s'opposent aussi sur la question du conflit ukrainien : Minsk soutient Moscou dans son offensive, alors que Varsovie est l'un des grands alliés de Kiev.
Ce procès s'inscrit aussi dans un climat de répression permanent au Bélarus.
Après l'élection présidentielle contestée de 2020, le régime bélarusse a réprimé des manifestations d'opposition historiques à coups d'arrestations massives, d'exils forcés et d'emprisonnements de militants et de journalistes.
Selon le centre bélarusse Viasna de défense des droits humains, ce pays compte actuellement plus de 1.400 prisonniers politiques.