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Colombie: premiers morts après la fin de la trêve avec le principal cartel de drogue

L'armée colombienne a annoncé mardi avoir tué deux membres du Clan del Golfo et capturé l'un de ses chefs, ainsi que l'assassinat d'un militaire, après l'annonce dimanche de la fin de la trêve armée contre le plus puissant cartel de narcotrafiquants du pays.

Le 31 décembre, le gouvernement avait annoncé un cessez-le-feu bilatéral avec ce cartel, mais aussi les guérilleros de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), les groupes dissidents de l'ancienne guérilla marxiste des FARC, qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2016, et un groupe de paramilitaires.

Mais le président Gustavo Petro a suspendu dimanche le cessez-le-feu avec le cartel, l'accusant de le violer en encourageant les attaques de mineurs illégaux dans le nord-ouest du pays. Ces derniers protestent depuis début mars contre la destruction par les militaires et la police des engins avec lesquels ils extraient l'or.

L'armée indique dans un communiqué avoir capturé lundi, dans cette zone du département d'Antioquia, le présumé "coordinateur des tueurs à gages (...) de ce groupe illégal", alias "Andrés".

Selon le ministre de la Défense, Ivan Velasquez, 10.000 policiers et militaires ont été positionnés dans la région.

Dans une vidéo envoyée aux médias, le général Luis Ospina ajoute qu'un "affrontement" dans le nord du pays, dans le département de Bolivar, "a provoqué la mort de deux membres du Clan".

"L'engagement des troupes (...) sera de poursuivre les opérations militaires", a déclaré le colonel Luis Cifuentes, en charge des opérations contre le Clan del Golfo.

Le même jour, un militaire en permission, de sortie dans un commerce de la ville de Monteria (nord-ouest), a été "assassiné alors qu'il était sans défense", indique un autre communiqué de l'armée publié mardi après-midi.

Selon de premières informations, les assaillants circulaient à moto et appartiendraient au Clan del Golfo, a indiqué l'armée.

Entre la ville de Medellin et la côte caribéenne, la région de Monteria est un fief du Clan del Golfo, héritier des milices paramilitaires d'extrême-droite qui s'implantèrent là au plus fort de la guerre interne qui ravagea le pays dans les années 1990-2000. C'est précisément dans cette région de mines d'or illégales que les mineurs mènent depuis trois semaines un mouvement de protestation.

Mardi, la route nationale reliant Medellin à la côte caribéenne restait interdite à la circulation, après une attaque ayant visé deux bus et quatre camions par des membres présumés du groupe criminel.

Seuls des convois de dizaines de véhicules civils, protégés et encadrés par l'armée, étaient autorisés à y transiter, passant en trombe devant les carcasses des bus incendiés deux jours plus tôt, a constaté l'AFP. La route a été entièrement dégagée des arbres tronçonnés qui l'encombraient la semaine dernière.

Les mineurs affirment toutefois poursuivre leur mouvement de protestation, et l'activité était fortement ralentie dans plusieurs localités le long de cette nationale, où des commerces étaient cependant ouverts.

En réactivant les opérations contre le Clan del Golfo, le président Petro se confronte au plus grand cartel de Colombie, premier producteur mondial de cocaïne.

Presque autant que le trafic de drogue, les groupes armés colombiens tirent profit de l'exploitation minière illégale, à l'origine d'une importante déforestation et de la pollution au mercure des cours d'eau.

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