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A moto, en voiture, bus, avion ou bateau, des millions d'Indonésiens ont quitté la capitale Jakarta ou d'autres grandes villes, afin de rejoindre leur famille pour la fête musulmane de l'Aïd el-Fitr, et ce grand mouvement de migration annuel devrait atteindre son maximum mercredi soir et jeudi.
Quelques jours avant la fête qui marque la fin du mois de jeûne du ramadan, les autoroutes, gares ferroviaires, routières et ports sont pris d'assaut par les voyageurs.
Le retour au foyer familial pour la fin du ramadan est une tradition connue dans l'archipel d'Asie du Sud-Est, plus grand pays musulman au monde, sous le nom de "mudik".
Cette grande migration annuelle a été interdite ou limitée ces dernière années en raison du Covid-19, mais le gouvernement a levé les restrictions aux déplacements fin 2022.
Le ministère indonésien des Transports prévoit que jusqu'à 123 millions d'Indonésiens, sur une population de plus de 270 millions, se déplaceraient cette année.
L'année dernière, le nombre de voyageurs a été estimés à 85 millions.
Quelque 18 millions de voyageurs devraient quitter la seule conurbation de Jakarta, endurant des embouteillages pendant de nombreuses heures.
Les autorités ont imposé à certaines autoroutes un sens unique temporaire en quittant Jakarta, pour essayer de fluidifier la circulation.
"Je me réjouis de retrouver mes parents après une longue période et de pouvoir faire les prières de l'Aïd avec eux", assure à l'AFP Muhammad Naufal Vadina, qui a quitté mercredi la capitale pour se rendre dans le centre de l'île de Java.
La veille, quelque 500 voyageurs avaient été invités à faire un voyage gratuit sur un navire de la marine indonésienne. Ils ont quitté le port de Jakarta mardi à destination de Semarang, puis Surabaya, la deuxième plus grande ville du pays.
"C'est agréable parce qu'on a eu une cabine et on a pu voyager avec les enfants. Et les officiers de marine sont gentils", observe une passagère de 33 ans, Nurul Febryanti.
Les longues heures de route n'ont pas découragé de nombreux Indonésiens d'entreprendre le voyage parce qu'ils veulent retrouver leurs proches après une séparation de plusieurs années, pour certains, après la pandémie de Covid-19.
"Pour moi, +mudik+ et l'Aïd el-fitr, sont la raison pour laquelle je gagne de l'argent. Ce n'est pas la même chose si je ne fête pas l'Aïd dans ma ville natale", note Rahayu Agustini, une voyageuse de 29 ans qui accompagne sa famille vers Java occidentale. "Même si c'est épuisant, je me considère comme chanceuse, car tout le monde n'a pas la possibilité de faire le voyage".