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Guerre en Ukraine: le soutien militaire belge atteint un milliard d'euros

Le soutien militaire belge à l'UKraine depuis le début de la guerre atteint un milliard d'euros, a annoncé mercredi la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, en commission de la Chambre.

Jusqu'à présent, le gouvernement a approuvé 25 paquets d'aide militaire. Le dernier en date remonte à vendredi et s'élève à 100 millions d'euros affectés à l'entretien d'avions de combat F-16 dans le cadre de l'une des six coalitions de soutien à l'Ukraine à laquelle la Belgique participe.    

Le soutien accordé depuis le 24 février 2022 comprend des dons de stocks, de carburant et des achats auprès de l'industrie. Il fait l'objet d'une coordination étroite avec les Alliés pour garantir la complémentarité de l'aide et répondre mieux aux besoins des Ukrainiens.  

"La Défense belge continuera de toute façon à répondre aux demandes ukrainiennes, que ce soit à travers les dons effectués à partir de ses stocks ou grâce à la mobilisation de notre base industrielle. Et le soutien général de la Défense aux forces armées ukrainiennes perdurera aussi longtemps que nécessaire", a assuré Mme Dedonder (PS) en réponse à Denis Ducarme (MR), Georges Dallemagne (Les Engagés), Tim Vandenput (Open  Vld) et Theo Francken (N-VA).  

Une partie du soutien belge est financée par l'impôt des sociétés perçu auprès d'Euroclear où se trouve la majorité des avoirs financiers russes gelés en raison des sanctions internationales et une autre par la Facilité européenne pour la paix. Pour la période du 27 février 2022 jusqu'au 1er mars 2024, la Belgique a demandé en remboursement à l'Union européenne un montant de 230 millions d'euros. Jusqu'à présent, l'UE a payé la tranche 1, c'est-à-dire la période allant du 27 février 2022 au 10 mars 2022, soit 1,8 millions d'euros.  

L'invasion de l'Ukraine a pris l'Europe de court et remis à l'importance d'une défense collective à l'avant-plan. Jusqu'à présent, celle-ci se traduit par l'Alliance atlantique. Des militaires belges sont déployés sur le flanc oriental, que ce soit en Roumanie ou dans les pays Baltes et cet engagement à l'est se marque à nouveau dans le cadre du plan Opérations de cette année. La Belgique poursuit dans ce cadre sa mission de police aérienne depuis l'Estonie, entamée il y a 20 ans. Depuis le 1er décembre 2023, les F-16 belges ont effectué 13 décollages pour intercepter des avions russes, ("Alpha-scrambles" en jargon militaire). Et neuf vols d'entraînement ont été transformés en cours de vol en interception réelle. Les avions de chasse de l'OTAN interceptent tous types d'avions russes, que ce soient des avions de transport de passagers, des bombardiers stratégiques, des avions de combat multi-rôles ou encore des avions de transport. Les appareils russes passent généralement sans plan de vol dans l'espace aérien international, juste en dehors du territoire de l'OTAN.  

Plus globalement, l'évolution de l'OTAN et l'intensification des efforts financiers dans la Défense dans les années qui viennent ont été au coeur des interventions des députés. A entendre les Engagés, dans l'opposition, mais aussi le MR, dans la majorité, le sentiment d'urgence face à la menace russe ferait défaut. "Je continue à penser que le gouvernement sous-estime le danger qu'il y a à faire comme d'habitude, à ne pas voir la menace existentielle que Poutine fait peser sur le monde. Si nous ne préparons pas la guerre, nous l'aurons", a averti M. Dallemagne. "On ne sent pas dans votre réponse que cette guerre est aussi la nôtre", a renchéri Denis Ducarme (MR).   La N-VA affiche en revanche la même ligne que la ministre. "Le soutien est là, la Belgique assume ses responsabilités et continuera à le faire", a souligné M. Francken.    

En revanche, la question des moyens futurs accordés à la Défense, en particulier sur l'objectif de 2% du PIB qu'il faudrait lui consacrer conformément aux engagements transatlantiques, a échauffé les échanges entre la ministre et le député de l'opposition. Au mois de juillet, quand le gouvernement sera en affaires courantes, un sommet de l'OTAN se tiendra à Washington où la question des efforts financiers et de la guerre en Ukraine sera à nouveau centrale.  

La Belgique roule en queue de peloton. Elle a consacré l'an dernier 1,1% de son PIB à la Défense, selon un institut de recherche allemand. Cette part passera à 1,24% cette année. La croissance se poursuivra progressivement avec le seuil de 1,57% d'ici 2030 pour atteindre cinq ans plus tard les 2% requis.  

La ministre socialiste a mis en avant l'investissement consenti sous cette législature. "Puisque l'on est à l'heure du bilan, ce gouvernement aura investi de manière cumulée en 4 ans plus de 22 milliards et 660 millions d'euros dans la Défense; là où le gouvernement précédent (avec un ministre N-VA à la tête de la Défense, ndlr) aura investi 13 milliards d'euros pour cinq années budgétaires", a-t-elle fait remarquer.    

La comparaison a fait bondir M. Francken, accusant le PS d'avoir procédé à des économies dans la Défense durant trente ans et rappelé qu'à peu près tous les autres pays européens augmentaient significativement leur budget militaire depuis l'invasion de l'Ukraine. "Il faudra prendre cette responsabilité", a-t-il assuré.

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Commentaires

2 commentaires

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  • Quand on aime, on ne compte pas ! Du moins quand on les a...

    Gael Da
     Répondre
  • Soutien belge financé par l'impôt des sociétés perçu auprès d'Euroclear où se trouve la majorité des avoirs financiers russes gelés: OUI ! Avec nos deniers: NON ! Ce milliard pourrait aider nos concitoyens dans le besoin !

    Roger STEYLS
     Répondre