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Handicap: Conférence nationale à l'Elysée, menaces de boycott par les associations

Emmanuel Macron présidera mercredi à l'Elysée la 6e Conférence nationale du handicap (CNH), un grand rendez-vous que les associations menacent de boycotter, fustigeant un "manque apparent d'ambition" pour améliorer les droits et la vie quotidienne des personnes handicapées.

"La CNH apportera des réponses concrètes pour améliorer la vie des personnes en situation de handicap, leurs familles et les aidants. Tous les sujets de la vie quotidienne seront abordés", a déclaré à l'AFP Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées. "Il y aura un avant et un après CNH dans notre société, notamment en ce qui concerne les droits fondamentaux" de ces personnes, promet-elle.

Rendez-vous qui a lieu tous les trois ans et qui a pour mission de donner le cap des politiques publiques du handicap, la conférence devrait évoquer la scolarisation des enfants, l'emploi, l'accessibilité --par exemple des sites internet ou des petits commerces--, et d'autres aspects de la vie quotidienne, comme la santé ou la facilitation de démarches administratives.

Les CNH ont été instaurées par la loi de 2005. Le rendez-vous de mercredi réunira des membres du gouvernement, des élus, les collectivités locales, administrations, associations, entreprises, syndicats, selon le ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées.

Au programme: des discours du ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe et de la ministre déléguée Geneviève Darrieussecq, des tables rondes thématiques, et en clôture une allocution du président de la République.

En amont, les associations de défense des personnes concernées par le handicap ont accentué la pression sur l'exécutif et menacé de boycotter la conférence si elle n'était pas reportée.

Dans une lettre adressée à M. Macron, le Collectif Handicaps, qui regroupe 52 associations, a demandé de reporter cette conférence de "quelques semaines" pour "enclencher une véritable concertation sur les mesures envisagées". Le Collectif fustige "un manque apparent d'ambition".

- "Beaucoup de colère" -

Son président Arnaud de Broca pointe du doigt "un mécontentement assez général parmi les associations membres" du collectif. "Elles ne sont pas satisfaites de la manière dont les travaux préparatoires se sont déroulés et de l'absence d’information sur les mesures qui seront annoncées et leur financement", a-t-il déclaré à l'AFP.

Ces associations se réuniront lundi en fin de journée pour décider de leur participation.

"Décaler les décisions, les annonces et l'aboutissement du travail mené en commun ne ferait que repousser les solutions attendues en urgence", a répondu Mme Darrieussecq à l'AFP.

M. Macron avait fait du handicap une des priorités de son premier quinquennat mais le sujet n'a pas été cité dans les grands chantiers des 100 prochains jours évoqués le 17 avril, déplorent encore les associations. Le Collectif demande une "politique véritablement ambitieuse avec une programmation budgétaire pluriannuelle".

Il souhaite que le gouvernement prenne des mesures pour pallier les manquements soulignés par le Conseil de l'Europe, dans un rapport publié mi-avril.

Saisi en 2018 par des associations, le Comité européen des droits sociaux (CEDS) de cette organisation internationale basée à Strasbourg et distincte de l'UE, a reproché à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.

"Le gouvernement connaissait le rapport du conseil de l'Europe et n'a pourtant apporté aucune réponse pendant la préparation de la conférence. Il y a beaucoup de colère chez les associations et les familles de personnes handicapées", a déclaré à l'AFP Marie-Jeanne Richard, présidente de l'Unafam, qui représente les personnes avec un handicap psychique.

Le ministère chargé des Personnes handicapées fait valoir que les conclusions du Comité des droits sociaux du Conseil de l’Europe "se basent sur des réclamations portées en 2018" et que, "depuis, de nouveaux droits ont été ouverts".

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