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Le président chinois Xi Jinping a promis lundi à son homologue hondurienne Xiomara Castro l'ouverture "au plus vite" de négociations sur un accord de libre-échange, saluant la rupture des liens en mars entre le Honduras et Taïwan.
La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Depuis plus de 70 ans, les deux gouvernements rivaux à Pékin et à Taipei se disputent la reconnaissance diplomatique des autres Etats.
Le Honduras a longtemps reconnu les autorités taïwanaises mais a annoncé en mars désormais reconnaître le gouvernement communiste de Chine continentale, concrétisant une promesse de campagne de Xiomara Castro. Seuls 13 Etats reconnaissent encore Taïwan, dont le Paraguay et le Vatican.
Ce revirement diplomatique est "une décision historique et démontre votre ferme volonté politique", a déclaré Xi Jinping à Mme Castro, en visite d'Etat en Chine jusqu'à mercredi, a rapporté l'agence officielle de presse Chine nouvelle.
Le principe d'une seule Chine, en vertu duquel le Honduras ne peut plus avoir de liens officiels avec Taipei, "est la base politique" des relations sino-honduriennes et "je suis convaincu que le Honduras l'appliquera à la lettre", a souligné M. Xi.
"La Chine développera sans relâche les relations amicales avec le Honduras et soutiendra fermement le développement économique et social du Honduras", a promis le président chinois.
Concrètement, ce géant asiatique "va promouvoir l'entrée de produits honduriens sur le marché chinois et est disposé à entamer au plus vite avec le Honduras des discussions sur un accord de libre-échange", a-t-il expliqué.
Les deux pays ont signé lundi des documents de coopération en matière de commerce, d'agriculture, de sciences et technologies ainsi que dans le domaine éducatif, a annoncé la télévision publique chinoise CCTV.
- "Hégémonisme" -
Dans un communiqué commun, la Chine et le Honduras ont dit vouloir renforcer leur coopération dans la finance, les soins médicaux ou le tourisme. Pékin y appelle ses entreprises à investir dans ce pays d'Amérique centrale.
"Les deux parties s'opposent à tout hégémonisme" et "à toute ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays", peut-on également lire dans le document. Des propos qui, dans le langage diplomatique chinois, visent généralement les Etats-Unis, lesquels avaient fait part de leur scepticisme au moment du revirement diplomatique hondurien.
Le Honduras s'engage par ailleurs à "activement participer" aux Nouvelles routes de la soie. Ce programme pharaonique lancé à l'initiative de la Chine, aussi appelé "la Ceinture et la Route", doit notamment permettre de développer, grâce à des fonds chinois, des routes, des ports, des chemins de fer et d'autres infrastructures à l'étranger.
Le Honduras a inauguré dimanche une ambassade à Pékin. La Chine avait fait de même la semaine dernière dans la capitale hondurienne Tegucigalpa.