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La neutralité suisse doit conserver son "noyau dur", estime le président de la Confédération Alain Berset. "C'est ce qu'elle représente: l'attachement au droit humanitaire et aux droits de l'homme, la protection des civils, la protection des Conventions de Genève".
C'est plus important que jamais, même si la neutralité doit s'adapter, ajoute Alain Berset dans un entretien diffusé dimanche par le NZZ am Sonntag. "Nous devons nous demander où nous nous situerons en tant que pays, où se situera l'Europe dans cinq, dix ou trente ans. Tout ce que nous décidons aujourd'hui doit être mesuré à cette aune".
Selon lui, la question centrale doit être: "Que pouvons-nous faire pour protéger la population civile en Ukraine?" La Suisse s'engage fortement et a très rapidement adopté des sanctions internationales sans précédent, énumère-t-il. A cela s'ajoutent les efforts déployés en Ukraine même, par exemple dans le domaine du déminage, poursuit-il.
Le ministre de l'intérieur estime qu'en période de tempête, il faut se recentrer sur les fondamentaux. "Et maintenant, chez certains, il n'y a soudain plus de ligne. Je trouve cela étonnant".
Comme avant la première guerre mondiale, "je ressens cette frénésie guerrière dans certains milieux. Et je suis très inquiet à ce sujet [...] car ce sentiment repose sur une vision à court terme", ajoute M. Berset. La position du Conseil fédéral est claire, selon lui: "Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres".
"Je comprends et je respecte le fait que d'autres pays aient une autre position. Mais la position suisse doit également être respectée", note le socialiste fribourgeois. "Dire simplement maintenant que la situation est différente, que la Suisse doit maintenant tout changer sans tenir compte de la base légale, ce n'est pas possible".