Le plus grand iceberg du monde, à la dérive depuis cinq ans, s'est finalement immobilisé

Pesant près de 1 000 milliards de tonnes et couvrant une superficie équivalente à 100 fois celle de Bruxelles, cet immense bloc de glace s'était détaché du continent antarctique il y a cinq ans.

Depuis, il dérivait dangereusement vers la Géorgie du Sud, une île britannique abritant une faune précieuse, notamment des manchots et des otaries.

Mais la menace semble temporairement écartée : l'iceberg s'est immobilisé sur les hauts-fonds océaniques, comme l'explique Christoph Kittel, chargé de recherches au FNRS et professeur assistant à la VUB :

"En se rapprochant des côtes, il s'est finalement échoué sur les bas-fonds de l'océan, un peu comme un bateau qui s'approcherait trop près et finirait par s'échouer sur du sable".

Des fragments de glace qui posent question

Si cet arrêt soudain évite un désastre écologique immédiat, il n'élimine pas tous les dangers.

L’iceberg commence à se fragmenter, et ses morceaux flottants pourraient compliquer la navigation des bateaux de pêche et des croisières opérant dans la région.

Néanmoins, la présence du géant des glaces pourrait aussi avoir des effets positifs sur l’environnement marin. En fondant et en s'échouant, il remet en suspension des nutriments essentiels, comme l'explique Christoph Kittel :

"Il va remuer un petit peu le fond marin, ce qui remet de la nourriture en suspension dans l'eau, pouvant être utilisée par les organismes vivants et aquatiques pour se développer et grandir".

Un sursis temporaire ?

Reste à savoir combien de temps cet iceberg restera en place. Son immobilisation pourrait être temporaire : en fondant, il pourrait se détacher à nouveau du fond marin et reprendre sa dérive dans les mois ou années à venir. Une incertitude qui pousse les scientifiques à suivre de près son évolution.