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Les Sénégalais devraient finalement élire leur cinquième président fin mars après une brutale accélération des évènements mercredi dans la grave crise politique causée par le report de dernière minute du scrutin.
Un degré de confusion persiste cependant sur la date précise, la présidence annonçant que le 1er tour aurait lieu le 24 mars, le Conseil constitutionnel le fixant, lui, au 31 mars.
L'élection aurait lieu en tout cas avant l'expiration du mandat du président Macky Sall le 2 avril, l'un des éléments primordiaux de la crise, un large front de l'opposition et de la société civile soupçonnant M. Sall de chercher à s'accrocher au pouvoir.
Un deuxième tour, probable en l'état actuel des candidatures, mais pour lequel aucune date n'a été communiquée, se tiendrait avant ou après le 2. Cependant, une décision du Conseil constitutionnel publiée mercredi dit que, dans la mesure où le premier tour aurait lieu avant la fin du mandat, le président Sall resterait à son poste jusqu'à l'installation de son successeur.
Autre motif de crispation, la compétition devra mettre aux prises les 19 concurrents dont le Conseil constitutionnel a déjà validé la liste, a dit le Conseil constitutionnel dans une décision distincte. Les sept "Sages" ont rejeté le réexamen de cette liste, préconisé au chef de l'Etat au terme d'un "dialogue national".
Sur cette liste figure le candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, pourtant détenu depuis avril 2023. Pour lui se pose cependant la question d'une possible amnistie, approuvée le même jour par l'Assemblée nationale.
"La fixation de la date du scrutin au-delà de la durée du mandat du président de la République en exercice est contraire à la Constitution", ont écrit les "Sages".
Les Sages ont dit se substituer à l'exécutif, devant "l'inertie" de ce dernier quant à la détermination de la date.