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L'interdiction faite aux femmes afghanes de travailler pour l'ONU va à l'encontre de la charte des Nations unies qui rejette toute ségrégation, a souligné mercredi l'organisation mondiale, prévenant qu'il n'y aurait pas "d'exception".
L'ONU a annoncé mardi que les talibans interdisaient désormais à ses employées afghanes, jusqu'ici épargnées par ce type de mesures appliquées aux ONG, de travailler avec l'organisation dans tout le pays.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "appelle les talibans à révoquer immédiatement" cette décision, a indiqué mercredi soir son porte-parole dans un communiqué.
Ces femmes sont "essentielles" aux opérations humanitaires de l'ONU, "l'application de cette décision va nuire à la population afghane, dont des millions de personnes ont besoin de cette assistance", poursuit-il.
Dans ce pays en proie à l'une des pires crises humanitaires de la planète, environ 23 millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont concernés par l'aide humanitaire, selon l'ONU.
Or, il n'est pas permis dans la société afghane, profondément conservatrice et patriarcale, à une femme de parler à un homme qui n'est pas un proche parent. Une femme ne peut donc entrer en contact qu'avec une bénéficiaire d'aide du même sexe.
Quelque 3.900 personnes travaillent pour l'ONU en Afghanistan dont 3.300 nationaux, selon les chiffres de l'ONU. Environ 600 femmes font partie de ces employés, dont près de 400 Afghanes.
Interviewé par l'AFP, le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour l'Afghanistan, Ramiz Alakbarov, a souligné que cette interdiction "allait violer la charte des Nations unies": "Il est absolument clair qu'aucune autorité ne peut donner des instructions aux Nations unies, que ce soit sur la base du genre ou de tout autre principe, sur qui doit être employé".