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Près de 50 victimes de violences sexuelles prises en charge par MSF au Nord-Kivu par jour

En à peine deux semaines, plus de 670 victimes de violences sexuelles ont été prises en charge par les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) dans les sites de déplacés autour de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), alerte mardi l'ONG. Cela représente 48 nouvelles victimes par jour.

Les affrontements entre l'armée congolaise, le M23, et les nombreux groupes armés établis au Nord-Kivu ont poussé plus d'un million de personnes à fuir leur foyer depuis mars 2022. Parmi elles, plus de 600.000 ont trouvé refuge dans des camps, souvent surpeuplés et insalubres, aux abords de la ville de Goma.

Du 17 au 30 avril 2023, les équipes de MSF ont soigné 674 victimes de violences sexuelles à Bulengo, Lushagala, Kanyaruchinya, Eloime, Munigi et Rusayo, dont 360 rien que sur ce dernier site, un des camps les plus récents et plus densément peuplés situé à l'ouest de Goma, précise l'organisation.

"Depuis des mois, nos équipes soignent un nombre élevé de cas mais cela n'avait jamais atteint l'ampleur catastrophique de ces dernières semaines", souligne Jason Rizzo, coordinateur d'urgences pour MSF au Nord-Kivu.

La quasi-totalité des victimes prises en charge par MSF sont des femmes et la majorité d'entre elles mentionnent avoir été agressées lors de leurs déplacements hors des sites de déplacés, à la recherche de bois de chauffage et de nourriture. À Rusayo, Bulengo et Kanyaruchinya, plus de la moitié des victimes ont également rapporté aux équipes MSF avoir été agressées par des hommes armés.

"Il est urgent d'améliorer les conditions de vie des personnes dans les sites de déplacés. Il faut aussi assurer des mesures de protection pour mettre les femmes, en particulier, à l'abri du danger", plaide Jason Rizzo.

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