Partager:
Plus de 300 personnes ont trouvé la mort dans des violences intercommunautaires perpétrées depuis juin dernier dans le territoire de Kwamouth, dans l'ouest de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé jeudi l'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), en réclamant l'intervention urgente du gouvernement de Kinshasa.
Ces violences touchent principalement les territoires de Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe et de Bagata, dans la province voisine du Kwilu, avec des répercussions sur celle du Bandundu, à l'est de la capitale, Kinshasa.
Dans un rapport publié jeudi, HRW estime que ces violences communautaires, perpétrées entre juin 2022 et mars 2023 dans le territoire de Kwamouth, ont fait "au moins 300 morts" lors de cycles d'attaques et de représailles.
Des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l'accès à la terre, ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé, indique le rapport.
Selon HRW, certains membres des forces de sécurité congolaises déployées pour endiguer les violences auraient commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles.
L'ONG reproche au gouvernement congolais de n'avoir pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre et de n'avoir pas fourni une aide adéquate aux plus de 50.000 personnes déplacées par les violences.
"Les autorités devraient mener une enquête complète et impartiale sur les tueries, traduire les responsables en justice et faciliter l'accès à l'aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin. Le gouvernement devrait traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers afin d'éviter la récurrence de telles violences", affirme Human Rights Watch.