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"Je suis de plus en plus convaincu que ni les Ukrainiens ni les Russes n'ont fait sauter le barrage de Nova Kakhovka, mais qu'il s'est effondré en raison de bombardements antérieurs et de l'usure du temps", affirme Tom Simoens, historien à l'Ecole royale militaire (ERM). "Cette destruction représente des avantages et des désavantages autant pour les Russes que pour les Ukrainiens".
D'après l'historien, si la Russie était coupable de la destruction de la centrale hydraulique, elle aurait délibérément inondé une zone importante de l'Ukraine afin de rendre plus difficile toute avancée vers Kherson. "Mais aujourd'hui, certaines de ses propres positions sont également sous l'eau", poursuit-il.
Pour l'Ukraine, un avantage pourrait être qu'une partie du terrain en amont du barrage devienne plus sèche et que des opérations militaires puissent alors être menées plus facilement. "Les inondations actuelles représentent toutefois une catastrophe pour tous ceux qui vivent en aval", souligne Tom Simoens.
"Le barrage était déjà soumis à l'usure après que les Russes en aient fait sauter une partie en novembre 2022", nuance l'historien. "Comme il se situe entre les territoires occupés par les forces russes et le reste de l'Ukraine, il n'était plus entretenu. De plus, le niveau d'eau dans le lac était extrêmement élevé, ce qui créait une forte pression sur le barrage. En temps de paix, il aurait été capable de faire face à cette situation, mais pas en étant endommagé".