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Des demandeurs d'asile occupent un bâtiment de l'ULB: le collectif "Stop crise accueil" demande de l'aide matérielle et sociale

Des demandeurs d'asile occupent désormais un bâtiment jusqu'ici inoccupé situé sur le campus Solbosch de l'ULB, annonce vendredi soir le collectif "Stop crise accueil". Ils avaient, selon le communiqué, d'abord tenté de réinvestir le futur centre de crise fédéral pour "dénoncer le manque de volonté politique quant à la gestion de la crise de l'accueil et réclamer l'aide matérielle, juridique et sociale à laquelle ils ont droit". Trois personnes ont été arrêtées lors de cette action manquée, indique encore le collectif.
Le choix du repli sur l'ULB est aussi "une manière de ramener" la question de l'accueil "largement oubliée dans le débat public".    

"Nous espérons un engagement et soutien de la part des acteurs et étudiants de cette institution. Les universités jouent un rôle central dans la création de la société de demain: ces acteurs doivent prendre position face à ce crime d'Etat", indique la porte-parole du collectif, Sacha.

"À ce stade on ne peut plus parler de 'crise' de l'accueil. Il y a une pénurie structurelle, causée par la fermeture des centres d'asile depuis 2014 par les gouvernements successifs. Il faut traiter le problème comme tel, c'est-à-dire avec des mesures immédiates et durables comme un plan de dispersion par commune, imposé par le gouvernement fédéral. La détresse profonde dans laquelle se trouvent ces personnes est tout simplement inhumaine et s'apparente à de la torture physique et psychologique." Selon le collectif, environ 3.000 personnes demandeuses de protection internationale sont actuellement à la rue, soit entre 800 et 1.000 de plus que l'an dernier.    

"Les occupants de l'ULB et le collectif Stop crise accueil réclament, (...) entre autres, la prise en charge immédiate, par Fedasil, des demandeurs d'asile laissés à la rue et des mesures adaptées à l'ampleur de la situation, notamment grâce à l'activation du plan fédéral de crise."   La localisation exacte du bâtiment occupé, qui pourrait se situer à Ixelles ou à Bruxelles, n'est pas clairement établie. Les bourgmestres des deux communes concernées auraient échangé à ce sujet, selon les informations fournies par la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. Les deux maïeurs n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour un commentaire.    

Sieghild Lacoere, porte-parole de la secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Nicole de Moor (CD&V), souligne qu'il n'est pas "souhaitable" d'institutionnaliser le squat des bâtiments. "L'aménagement d'un centre d'accueil ne se fait pas à la légère ; le bâtiment concerné doit recevoir un permis pour un usage résidentiel, être conforme aux normes de sécurité contre les incendies et employer du personnel", explique-t-elle.     

Mme De Moor est favorable à une dispersion des demandeurs d'asile, poursuit la porte-parole. "Cette dispersion est également une réalité. Quelque 500 des 581 communes ont des places d'accueil sur leur territoire. Nos centres collectifs sont répartis dans une centaine de communes en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles."  

La secrétaire d'État s'oppose toutefois à l'"obligation pour les communes de transformer des logements individuels en lieux d'accueil". Il s'agit ici des logements dits d'initiative locale d'accueil (ILA), initiatives à petite échelle organisées par un CPAS et financées par le gouvernement fédéral.    

D'après Mme Lacoere, "le marché du logement est saturé dans de nombreuses communes et il n'y a tout simplement pas assez de logements disponibles". Fedasil a déjà lancé précédemment un appel à projets pour les logements ILA dans les communes, rappelle-t-elle. Le cabinet "a mené une politique active pour soutenir encore plus les communes qui ouvrent des logements ILA". "Nous continuons bien sûr à explorer tous les moyens possibles pour offrir une place d'accueil aux demandeurs d'asile", conclut-elle.

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