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"Mon fils dort à terre depuis plus de deux mois": des dizaines de personnes ont été arnaquées par un menuisier sur les réseaux sociaux

Plusieurs clients déçus nous ont contactés via le bouton orange Alertez-nous concernant la même entreprise, spécialisée dans les chambres d'enfants. Des acomptes mirobolants et plus aucune nouvelle. Le menuisier indépendant se défend en assurant que tout le monde récupérera son argent.

"Ils m'ont demandé un acompte de 600€ pour une commande de 950€." Le ton est donné. Paola n'est pas en confiance. Cette mère de famille a décidé d'offrir une nouvelle chambre à ses enfants et a fait appel à un menuisier bien côté sur les réseaux sociaux. "J'ai trouvé ça bizarre, alors, je n'ai versé que 300", explique-t-elle. Des paiements partiels qui atteignent 500 et 600 euros pour d'autres témoins qui, contrairement à Paola, ont fait les virements demandés. "Elle (NDLR: l'épouse du menuisier) a justifié ça en disant que les matelas ne venaient pas de chez eux", raconte une autre cliente. Elle est d'autant plus étonnée étant donné que ce n'était pas la première fois qu'elle commandait et que la fois précédente, aucune avance n'avait été réclamée. Jade (nom d'emprunt), de son côté, a été interpellée par la pression reçue : "Ils étaient fort insistants pour qu'on fasse un virement instantané, mais nous nous sommes dit qu'il s'agissait de petits artisans, que c'était normal."

"Mon mari est parti en ambulance ce matin"

Des sommes importantes qui ne poseraient pas de problème si la marchandise avait été livrée à temps. En un rapide coup d'œil sur la page Facebook de l'entreprise, on se rend vite compte que le respect des délais de livraison, ce n'est pas l'atout majeur de celui que l'on appellera Thomas. Mais cette fois, c'est différent. Le 27 décembre, un message apparaît à l'intention des clients : "Mon mari est parti en ambulance ce matin. Je ne peux pas donner plus de détail pour les livraisons à l'heure actuelle, nous sommes dans le flou."

Le temps passe et l'impatience se fait sentir. "Les clients souhaitant un remboursement pour cause de délais trop longs seront contactés par un avocat", peut-on lire le 9 janvier sur la page. Seulement, voilà, le remboursement, les clients n'y croient plus et la commande qui n'arrive pas pose problème. "En sachant que j'allais recevoir le nouveau lit, j'ai vendu l'ancienne chambre de mon fils. Il dort sur un matelas, à terre, depuis plus de deux mois", raconte une cliente dépitée. Paola de son côté a déjà racheté un nouveau lit et Jade a demandé un nouveau devis. Elle ressent le trou dans son portefeuille : "600€, ce n'est pas rien. Surtout à l'époque où nous vivons."

Une vingtaine de clients lésés

"La femme narguait les clients sur Facebook, je n'ai pas trouvé ça très correct", déclare Jade. Sur les réseaux sociaux, c'est une véritable bataille sur la place publique qui a eu lieu pendant tout le mois de janvier. La raison ? À en croire les clients, c'est le seul moyen qu'il reste pour joindre Thomas qui, selon Paola, s'est montré violent au téléphone. Résultat : un groupe de plus de vingt personnes s'est formé pour essayer de trouver des solutions. Dans cette assemblée, certaines personnes ont perdu beaucoup d'argent, d'autres moins et une partie se plaint même de matériel défectueux. Le point commun entre toutes ces personnes ? Elles ont commandé "récemment". Mais l'excuse de la maladie ne passe pas chez Paola : "Pourquoi ont-ils continué à prendre des commandes s'ils ne pouvaient plus assumer ?"

Le groupe a cru avoir gain de cause quand ils ont reçu une lettre de l'avocat, comme convenu, "pour le remboursement". Surprise ! La lettre en question ne mentionne en aucun cas un remboursement. La lettre fait état de menaces reçues par Thomas. "Dans le cas où Monsieur ****** et sa famille se trouvaient, une fois de plus, menacés ou intimidés d'une quelconque façon, j'ai reçu mandat d'introduire une procédure pénale", peut-on lire dans le courrier. Il est toutefois stipulé que "la situation est gérée en bonne et due forme, selon le prescrit légal".

Nous avons contacté l'avocate pour en savoir plus sur cet éventuel remboursement, mais cette dernière n'a pas souhaité nous en dire plus conformément au secret professionnel. Thomas, lui, n'en démord pas : "Ils seront remboursés, ils le savent. Tous mes clients ont toujours été livrés jusqu'à présent." Le menuisier regrette le manque de compréhension : "Je suis paralysé, je ne vois presque plus, ils ne veulent rien entendre. Je ne leur souhaite pas."

Que faire ?

Pour y voir plus clair dans cette affaire, nous avons contacté Test-achats, à l'instar de Paola. Jean-Philippe Ducart, responsable de la communication, nous explique qu'il n'est pas interdit de demander un acompte important même s'il "est fortement recommandé de limiter à 30% maximum du montant final". Malgré cela, les clients ont le droit de refuser une avance jugée exorbitante. "Il faut se méfier des acomptes trop importants. Les conditions générales sont souvent acceptées sans broncher et sans vérifier, ce n'est pas une bonne idée", insiste-t-il.

Ici, compte tenu des délais importants imposés par la maladie du commerçant, les plaignants pourront exiger un remboursement par recommandé.

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Commentaires

1 commentaire

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  • vous êtes aussi coupable que la personne qui propose ses services puisque, en ne donnant pas le nom, vous vous faites complice

    Don. Djego
     Répondre