Partager:
Les voeux de Nicolas Sarkozy aux partenaires sociaux, à 10 jours d'une journée nationale de mobilisation des syndicats, seront au centre d'une semaine sociale marquée aussi par la décision de la CFE-CGC de se joindre ou non à la CFDT pour signer l'accord sur l'assurance chômage.
Le président de la République présentera ses voeux lundi aux syndicats et au patronat, dans un contexte tendu après qu'il eut qualifié d'"irresponsable" le syndicat Sud rail, à la suite d'un conflit de quatre semaines à Paris-Saint-Lazare, et alors que huit organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa) ont appelé à une grande journée de grèves et de manifestations le 29 janvier.
Ses voeux auront lieu après le tout récent remaniement ministériel qui a vu Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Immigration, remplacer Xavier Bertrand au poste de ministre du Travail.
Ce dernier a mis en place en près de deux ans l'essentiel du programme social de Nicolas Sarkozy, comme le service minimum dans les transports, la réforme des régimes spéciaux de retraite, le passage progressif de 40 à 41 ans de la durée de cotisation pour une pension à taux plein, ou encore la loi sur le dialogue social et le temps de travail, qui réforme les règles de représentativité syndicale, et introduit aussi une remise en cause des 35 heures.
Lundi également, les syndicats de la SNCF se réunissent en prévision de la journée du 29 janvier, la CGT proposant le dépôt d'un préavis de grève.
Mardi, la CFE-CGC annoncera si elle signe ou pas l'accord sur l'assurance chômage. Si elle ne paraphait pas ce texte issu d'une négociation entre syndicats et patronat, la CFDT se retrouverait le seul syndicat signataire.
Plusieurs fédérations de la CGC sembleraient pencher vers un rejet du texte, selon des sources concordantes, et le négociateur de la CFE-CGC sur le dossier, Alain Lecanu, s'est déclaré la semaine dernière "très réservé".
Juridiquement, une convention d'assurance chômage est valable dès lors qu'une organisation syndicale et une patronale la signent. Mais si elle suscite l'opposition de deux syndicats au Conseil national de l'emploi, où siègent les partenaires sociaux, le ministre de l'Emploi peut à nouveau consulter cet organisme avant de donner son agrément.
FO, la CGT et la CFTC ont déjà rejeté le texte, au motif qu'il n'offrait pas aux chômeurs une indemnisation à la hauteur des risques de la crise.
Côté patronal, le Medef et l'UPA (artisans) se sont prononcés en faveur de l'accord, tandis que la CGPME signera "sous réserve d'une baisse effective des cotisations au 1er juillet".
L'avenir du texte, qui améliore la prise en charge des salariés précaires aux dépens de ceux ayant travaillé plus longtemps, dépend en dernier ressort du gouvernement qui doit délivrer son agrément pour appliquer la nouvelle convention, conclue pour deux ans (2009-2010).
Mardi, c'est Roselyne Bachelot qui présentera ses voeux à la presse dans un contexte polémique sur les moyens accordés aux hôpitaux, et notamment dans les services d'urgences.
Et samedi, des syndicats, associations et professionnels de santé appellent à se mobiliser pour "préparer" la journée du 29 janvier et obtenir le retrait du projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoires" (HPST) qui doit être présenté prochainement au Parlement.
Selon une Coordination nationale regroupant plus de 150 comités de défense de maternités et hôpitaux de proximité, des actions devraient avoir lieu dans plusieurs villes, comme Paris, Aix-les-Bains, les Sables-d'Olonne, Lille, Le Havre ou Bordeaux.
