Partager:
Les tremblements de terre sont à l'origine des désastres les plus meurtriers de la décennie, ayant causé près de 60% des 780.000 morts dans des catastrophes naturelles entre 2000 et 2009, selon une étude présentée jeudi par les Nations unies.
"Les tremblements de terre sont la catastrophe la plus meurtrière de ces dix dernières années", indique le rapport du Centre de recherche sur l'épidemiologie des catastrophes (CRED) de l'Université catholique de Louvain (Belgique) commandé par l'ONU
Le tsunami, la catastrophe la plus meurtrière
"Sept des dix évènements les plus meurtriers de la décennie sont de nature géologique", a ajouté la directrice du CRED, Debarati Guha-Sapir, lors de présentation du rapport à Genève. Avec 226.408 morts, le tsunami déclenché par un séisme qui a frappé l'Asie en 2004 est la catastrophe qui a fait le nombre le plus élevé de victimes durant la période. Le séisme qui a frappé le Sichuan (Chine) en 2008 a tué 87.476 personnes tandis que celui du Pakistan en 2005 a fait 73.338 morts, rappelle le CRED qui n'a pas pris en compte le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier (près de 170.000 morts, selon un dernier bilan).
Importante Population dans des zones à risque
"Huit des dix villes les plus peuplées au monde vivent sur des lignes de faille sismiques", à savoir Tokyo, Mexico City, New York, Bombay, New Delhi, Shanghai, Calcutta et Djakarta, s'est par ailleurs inquiétée la représentante de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophes, Margareta Wahlström. "La réduction des risques de catastrophes est un investissement indispensable pour chaque ville ou communauté sensible aux tremblements de terre", a-t-elle souligné.
Les pays les plus pauvres sont plus fortement touchés par les désastres en raison de leur densité de population, qui vit souvent dans des zones à risque, a ajouté Mme Guha-Sapir. L'Asie, qui en termes de pertes humaines, a été le théâtre de 85% des catastrophes entre 2000 et 2009, a ainsi des côtes fragiles et très peuplées, a-t-elle expliqué.
Après les séismes, les tempêtes
Après les séismes, les tempêtes sont le deuxième facteur de décès sur la décennie, représentant 22% du total du nombre de morts dans une catastrophe naturelle, avance le rapport, qui rappelle que le cyclone Nargis a fait à lui seul 136.366 morts en Birmanie en 2008. En troisième place, les températures extrêmes, notamment les canicules qui ont touché l'Italie et la France en 2003, totalisent 11% du nombre de morts après un désastre, selon le CRED.
Si les inondations ou la sécheresse sont moins meurtrières, elles affectent bien plus de personnes, à savoir 75% des 2 milliards de personnes touchées par des catastrophes pendant la décennie écoulée. L'étude du CRED, qui a dénombré 3.852 catastrophes ayant causé au moins 960 milliards de dollars (686 milliards d'euros) de dommages entre 2000 et 2009, n'établit pas de corrélation directe entre le réchauffement planétaire et l'augmentation des catastrophes d'ordre climatique, comme les inondations ou les cyclones.
"Il peut y avoir beaucoup d'autres facteurs : un mauvais système politique, des infrastructures faibles, de mauvaises politiques d'urbanisme, une hausse de la population, la déforestation", a indiqué Mme Guha-Sapi.
