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Après plus de deux semaines d'une grève générale qui paralyse la Guadeloupe, de premières discussions ont débuté mercredi à Pointe-à-Pitre entre Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outremer, et les dirigeants du LKP, le collectif qui mène le mouvement social.
Dans le même temps, la quasi-totalité des stations-service, fermées depuis le 19 janvier suite à un conflit parallèle, ont rouvert dans la région de Pointe-à-Pitre, a constaté l'AFP. Les stations rouvraient en général aussi dans le reste de l'île.
De longues files de voitures patientaient sur des centaines de mètres devant les stations pour refaire le plein, après une pénurie de carburant qui a bloqué quasiment tous les transports, à l'exception de services d'urgences et de professions spéciales qui ont pu bénéficier de réquisitions.
Plusieurs milliers de personnes, selon les journalistes sur place, ont défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre pour accompagner la délégation des 49 dirigeants du "collectif contre l'exploitation outrancière" jusqu'au siège du Port autonome, où ils devaient rencontrer M. Jégo, arrivé dimanche dans l'île pour tenter de dénouer la crise.
Cette "discussion préalable à l'ouverture de négociations quadripartites Etat-collectivités-patronat-LKP", a débuté peu après 12H00 locales (17H00 à Paris) par une longue présentation au secrétaire d'Etat du cahier de revendications du collectif, qui compte 149 points.
M. Jégo devait de son côté proposer à cette occasion "une trentaine de mesures" en réponse aux revendications, affirmait le site internet figaro.fr.
Il s'agirait notamment d'une "baisse des frais de cantine à la charge des parents" et de "la réduction des charges locatives grâce à une modification du calcul de ces charges, actuellement défavorable en comparaison du mode de calcul métropolitain".
La baisse des frais de cantine avait auparavant été proposée par les collectivités de Guadeloupe.
Le secrétaire d'Etat, sur l'île depuis dimanche, avait déjà annoncé mardi avoir obtenu l'engagement de la grande distribution pour une baisse de 10% d'une liste de 100 produits de première nécessité.
Mercredi matin, des manifestants ont fait fermer les deux super-marchés de l'enseigne carrefour de la région de Pointe-à-Pitre, a constaté l'AFP.
En fin de journée, M. Jégo devait rencontrer des responsables locaux des banques, qui pourraient à cette occasion s'engager par une charte à étudier une baisse des taux d'intérêts, plus élevés dans l'île des Antilles qu'en métropole.
M. Jégo avait indiqué plus tôt mercredi "qu'après l'alimentaire, ce seront les banques" qui baisseraient leur tarifs. Il a aussi évoqué "des engagements, j'espère, du patronat pour augmenter les salaires".
"Tout ceci méritera encore beaucoup de travail pendant de longues journées. Nous sommes sur la politique des petits pas", a souligné sur RTL le ministre, qui s'est engagé à rester sur l'île jusqu'à la résolution de la crise.
La réouverture des établissements scolaires était toujours prévue pour jeudi.
Le LKP, qui proteste contre le coût de la vie en Guadeloupe, où quasiment tous les produits sont importés, réclame notamment une hausse du salaire minimum de 200 euros.
Et alors même que les négociations débutaient en Guadeloupe, 12 syndicats de la Martinique ont lancé un appel à la grève générale pour la journée de jeudi, réclamant "une amélioration de nos conditions de vie et de travail". Les stations service de l'autre grande île des Antilles françaises ont été prises d'assaut.
