Partager:
L'opposant historique Mahamadou Issoufou et l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou s'affronteront au second tour de la présidentielle au Niger, destinée à rétablir un régime civil après un an de junte militaire, a annoncé vendredi la commission électorale.
Lors du premier tour qui s'est tenu lundi, M. Issoufou a recueilli quelque 1,2 million de voix, soit 36,06% des suffrages, a déclaré Gousmane Abdourahamane, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), sur la radio-télévision publique.
Premier ministre de 2007 à 2009 de Mamadou Tandja, renversé par un putsch militaire en février 2010 après dix ans de pouvoir, M. Oumarou a obtenu environ 785.000 voix (23,24%).
Arrivé troisième, l'ex-Premier ministre Hama Amadou a recueilli 19,82% et l'ex-président Mahamane Ousmane seulement 8,42%.
Le second tour est fixé au 12 mars, pour une investiture du nouveau président le 6 avril.
MM. Oumarou, Amadou et Ousmane avaient conclu juste avant le premier tour une alliance anti-Issoufou en vue de soutenir celui d'entre eux qui se qualifierait au second tour, mais cette coalition avait inspiré un certain scepticisme dans l'opinion.
De fait, un responsable du Mouvement démocratique nigérien (Moden) de Hama Amadou a indiqué vendredi à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que son camp en était à "la phase de réflexion, avec un penchant pour Issoufou". Le pays "a besoin d'un renouveau, nous ne pouvons pas aller avec l'ordre ancien", a-t-il expliqué.
Le taux de participation à la présidentielle, à laquelle étaient appelés 6,7 millions de Nigériens, a atteint 52,83%, un bon score au vu des derniers scrutins du genre.
Le classement a été le même aux législatives qui se sont tenues aussi lundi.
Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) de Mahamadou Issoufou a remporté 39 des 113 sièges en jeu, devant le Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 26 sièges) de Seïni Oumarou.
Le Moden de Hama Amadou décroche 24 sièges et le parti de Mahamane Ousmane seulement deux sièges.
Dans ce pays enclavé du Sahel, l'un des plus pauvres du monde et placé sous la menace grandissante d'Al-Qaïda, la présidentielle était destinée à porter au pouvoir un civil, près d'un an après le putsch contre Mamadou Tandja.
