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Israël a décidé mercredi de fortifier sa frontière avec l'Egypte en érigeant une barrière dans plusieurs secteurs afin d'empêcher les infiltrations d'activistes palestiniens sur son territoire.
"Israël va bientôt entamer la construction de deux sections de la barrière" à la frontière avec l'Egypte, a affirmé un haut responsable, sous couvert de l'anonymat après une réunion regroupant le Premier ministre Ehud Olmert, le ministre de la Défense Ehud Barak et celle des Affaires étrangères Tzipi Livni.
La première section de la barrière renforcée sera construite près de la ville balnéaire d'Eilat, sur la mer rouge, et la deuxième dans le secteur de Nitzana, au milieu de la frontière entre l'Egypte et Israël.
Selon le journal à grand tirage Yediot Aharonot, la construction d'une clôture de fils barbelés sur les 250 km de la frontière coûterait 411 millions de dollars alors que l'érection d'un mur semblable à celui construit entre la Cisjordanie et Israël coûterait 1,37 milliard de dollars.
La frontière entre l'Egypte et Israël, en plein désert du Sinaï, est actuellement composée d'une clôture rudimentaire et poreuse par où s'infiltrent de nombreux trafiquants de drogue et des immigrants clandestins.
Mais la décision a été surtout prise pour empêcher toute infiltration de kamikazes palestiniens depuis le Sinaï égyptien après la récente destruction à l'explosif de tronçons de la clôture frontalière entre la bande de Gaza et l'Egypte.
Cette frontière a été fermée en début de semaine mais Israël craint que des activistes palestiniens ayant gagné le Sinaï égyptien ne s'infiltrent sur son territoire pour mener des attentats.
Sur le terrain, trois roquettes et un obus de mortier tirés depuis la bande de Gaza se sont abattus dans la matinée dans le sud d'Israël sans faire de victime alors que deux Palestiniens ont été blessés dans un nouveau raid aérien israélien contre une position du Hamas au nord de Gaza.
Les tirs ont été revendiqués à Gaza par la branche armée du Hamas. "Il s'agit d'une riposte aux massacres israéliens et au blocus imposé à Gaza", a affirmé le groupe dans un communiqué.
Le Hamas a revendiqué mardi l'attentat suicide commis la veille à Dimona, dans le sud d'Israël, pour la première fois depuis le 31 août 2004.
Le numéro deux du gouvernement israélien, Haïm Ramon, a affirmé à la radio publique qu'il fallait "utiliser l'arme des pressions économiques car c'est une guerre qui est en cours contre le Hamas".
"Lorsque des pressions économiques sont exercées, les tirs de roquettes diminuent", a ajouté M. Ramon.
"Nous appelons le gouvernement israélien à ne pas imposer davantage de restrictions sur Gaza et à permettre l'acheminement de toutes les aides humanitaires et les produits de consommation courante", a répondu le président Mahmoud Abbas dans des déclarations à la presse à Ramallah.
"Il faut que les roquettes cessent mais en même temps il ne faut pas imposer une punition collective au peuple palestinien", a-t-il insisté.
Israël impose déjà depuis le 17 janvier un blocus à la bande de Gaza qui a provoqué des pénuries de produits et des coupures d'électricité.
Pour s'approvisionner, des centaines de milliers de Palestiniens se sont rués vers l'Egypte après l'ouverture à l'explosif et au bulldozer de brèches dans la clôture frontalière par des activiste du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza depuis juin.
Le président Shimon Peres qui a effectué mardi une visite à Sdérot, la ville israélienne la plus touchée par les tirs de roquettes, a pour sa part affirmé qu'il n'y avait pas de "petites ou de grandes opérations, il y a des opérations appropriées ou non".
