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L'Assemblée générale de l'ONU discutera vendredi des suites données au rapport de la commission Goldstone qui accuse Israël et les Palestiniens de crimes de guerre pendant la guerre de Gaza l'hiver dernier, a annoncé mardi un porte-parole.
"Le président de l'Assemblée générale, Ali Triki, réunira l'Assemblée en séance plénière le 26 février", a déclaré le porte-parole de M. Triki, Jean-Victor Nkolo.
Il s'agira pour l'Assemblée, où siègent les 192 Etats membres de l'Organisation internationale, d'examiner le rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, sur la manière dont Israël et les Palestiniens ont répondu aux demandes contenues dans le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone.
Dans son rapport remis le 4 février, M. Ban affirmait n'être pas en mesure de déterminer si Israël et les Palestiniens s'étaient conformés à l'exigence de l'ONU d'ouvrir des enquêtes indépendantes et crédibles sur la guerre de l'hiver dernier à Gaza.
Le chef de l'ONU déclarait qu'à ce stade, "aucune détermination" ne pouvait être faite "sur la mise en oeuvre par les parties concernées de la résolution" 64/10 de l'Assemblée.
Dans cette résolution adoptée à une large majorité le 5 novembre 2009, l'Assemblée générale de l'ONU avait donné trois mois à Israël et aux Palestiniens pour ouvrir des enquêtes "crédibles" sur les allégations de crimes de guerre commis lors du conflit de Gaza, contenues dans le rapport de la Commission d'enquête du juge Goldstone.
M. Ban avait reçu fin janvier un rapport officiel du gouvernement israélien, dans lequel l'Etat hébreu se défendait d'avoir violé les lois de la guerre et s'efforçait de réfuter les accusations de la commission Goldstone.
Dans ce justificatif, l'Etat hébreu vantait "l'indépendance et l'impartialité" du système judiciaire israélien et assurait que son armée s'était conformée au droit international pendant l'Opération "Plomb Durci" à Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009.
Jusqu'à présent, Israël n'a pas annoncé la création d'une commission d'enquête. Mais l'armée a infligé un blâme à deux officiers supérieurs pour des tirs d'obus au phosphore contre un bâtiment de l'ONU lors de l'offensive à Gaza, parce qu'ils étaient dirigés vers une zone habitée.
M. Ban avait également reçu de l'Autorité palestinienne un rapport préliminaire sur la façon dont elle prévoit d'enquêter sur la guerre à Gaza.
Ce document contenait un décret présidentiel créant une commission d'enquête de cinq juges et experts juristes pour examiner les événements de Gaza.
L'offensive israélienne, qui répondait à des tirs de roquettes sur son territoire à partir de la bande de Gaza, avait fait 1.400 morts côté palestinien, selon des sources médicales locales, et 13 côté israélien.
Le rapport Goldstone, commissionné par l'ONU, recommande la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si Israël et les Palestiniens n'annoncent pas leur intention de mener des enquêtes "crédibles" sur la conduite du conflit.
L'Etat hébreu craint que ses responsables politiques et militaires ne soient poursuivis par la justice internationale et éventuellement condamnés.
Les dirigeants israéliens n'ont eu de cesse de "décrédibiliser" le rapport Goldstone, qualifié de "partial et malhonnête".
Maître de Gaza, le Hamas, lui, s'est absout de tout crime de guerre en soutenant que sa branche armée avait frappé "des cibles militaires et évité les cibles civiles" israéliennes.
