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De Nicolas Sarkozy à Isabelle Aubret, hommage à Jean Ferrat

"Une conception intransigeante de la chanson française" pour Nicolas Sarkozy, "une déchirure" pour Isabelle Aubret: responsables politiques, surtout de gauche, et monde du spectacle ont rendu hommage samedi à Jean Ferrat décédé à l'âge de 79 ans.

"Chacun a en mémoire les mélodies inoubliables et les textes exigeants de ses chansons, qui continueront encore longtemps, par leur générosité, leur humanisme et leur poésie à transporter les âmes et les coeurs", a écrit dans un communiqué le président de la République.

"Avec Jean Ferrat, c'est une conception intransigeante de la chanson française qui s'éteint", selon M. Sarkozy.

La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, et son prédécesseur Robert Hue ont également salué la mémoire du chanteur, qui a été toute sa vie un compagnon de route du parti sans jamais en avoir été membre.

"Pour moi comme pour des millions de Français, quelque chose de nous s?en va avec lui", a dit Mme Buffet dans un communiqué, soulignant que Jean Ferrat "a su lier la poésie, le peuple et ses idéaux" et que "son compagnonnage critique avec le Parti communiste était utile et exigeant".

Pour Robert Hue, il a "chanté la France comme personne, la vie des petites gens". L'ancien numéro un du PCF a rappelé qu'il avait accueilli Jean Ferrat sur sa liste aux européennes de 1999, seule fois où il a été candidat dans une élection nationale.

La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a affirmé que "chacune des chansons (de Jean Ferrat) était un hymne à la résistance". Il "aura tenté, sans jamais se lasser, de lutter contre toutes les formes de servitudes", a-t-elle écrit dans un communiqué.

Isabelle Aubret, très proche de Jean ferrat et dont le répertoire compte nombre de ses chansons, lui a rendu un émouvant hommage sur scène samedi en fin d'après-midi à Tours (Indre-et-Loire) en interprétant son titre fétiche "C'est beau la vie!".

"Je perds un ami. Je perds l'ami. Le public aussi a perdu un ami. C'est une déchirure après tant d'années, de bons temps et de belles chansons", a-t-elle dit à l'AFP.

Pour Georges Moustaki, "c'était quelqu'un d'exemplaire, il n'a rien sacrifié de ce qui lui tenait à coeur". "C'était un homme engagé, mais il n'était pas un hurleur de sentences. Il le faisait avec poésie", a-t-il déclaré.

Line Renaud a affirmé que "Jean était un auteur immense, un homme d'une gentillesse admirable avec de la tendresse plein les yeux et plein la voix. C'était un homme profond".

Pour Mireille Mathieu, "les chansons de Jean Ferrat resteront à jamais, comme +Aimer à perdre la raison+". Un titre également cité par Michel Drucker: "il y a des millions de gens très tristes ce soir: ceux qui sont engagés comme lui, ceux qui aiment la montagne, ceux qui aiment à perdre la raison, l'une des plus belles chansons d'amour", a-t-il dit.

Enfin pour Frédéric Mitterrand, "+Nuit et brouillard+, +Potemkine+, +Camarade+, +Ma Môme+ ou encore +La Montagne+", c'était cela Ferrat, ce mélange d'engagement politique, de fraternité et d'amour". "On n'oubliera pas +Les yeux d'Elsa+, et son interprétation des poèmes d'Aragon qui a marqué des générations", a dit le ministre de la Culture dans un communiqué.

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