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Bettencourt: Mme Thibout "en situation de réel désarroi" au moment du prêt

L'avocat de Claire Thibout, l'ancienne comptable des Bettencourt, s'est élevé mercredi contre les critiques entourant la révélation d'un prêt de 300.000 euros consenti à sa cliente par la fille de la milliardaire en novembre dernier, assurant que Mme Thibout était alors "en situation de réel désarroi" financier.

Ce prêt devant notaire a été révélé lundi à l'AFP par Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Bettencourt Meyers, deux jours avant que ne paraisse dans le Canard Enchaîné un article sur ce sujet. Cet article rappelle que Claire Thibout avait déjà touché 400.000 euros d'indemnités au titre de son licenciement fin 2008, et encore 400.000 euros de la fille de la milliardaire dans les mois suivants.

Me Antoine Gillot a expliqué mercredi à l'AFP que cette somme totale de 800.000 euros, et particulièrement les 400.000 euros supplémentaires, avaient été calculés à l'époque comme le montant du préjudice de Mme Thibout, licenciée après avoir dénoncé les malversations commises par l'entourage de l'héritière de l'Oréal.

Cet argent a servi à l'achat de deux biens immobiliers pour l'heure difficilement vendables, a-t-il indiqué, et Mme Thibout et son mari se retrouvaient donc fin 2012 au chômage et devant payer 120.000 euros au fisc sur ces 400.000 euros. Elle s'est tournée donc une nouvelle fois vers Mme Bettencourt Meyers.

"Même si sa vie en a été bouleversée, ma cliente est fière d?avoir permis, par son témoignage courageux, de révéler et de mettre fin à l?abus de faiblesse patent dont était victime Liliane Bettencourt, et elle n?a aucune leçon à recevoir des prédateurs sans scrupule qui, pendant des années, ont profité de cette dame âgée et sans défense", a indiqué l'avocat, visant entre autres l'ex-homme de confiance de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre, ou l'artiste François-Marie Banier.

Mme Thibout, considérée comme un témoin "crédible" par le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil, maintient depuis 2010 que M. de Maistre lui avait réclamé en 2007 150.000 euros en liquide qu'il désirait remettre au trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre Eric Woerth.

L'avocat a dénoncé ceux qui "se gaussent", en "ignorant ou feignant d?ignorer la situation de réel désarroi" financier de Mme Thibout. Il a accusé le Canard Enchaîné de s'être "acharné en termes venimeux" contre elle, pour "voler au secours" de MM "Banier, Maistre, Woerth et consorts".

"C?est le monde à l?envers et bien la preuve que cette affaire n?est décidément pas tout à fait comme les autres", a-t-il conclu.

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