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Mercredi, les Néerlandais se rendent aux urnes pour des élections législatives anticipées. Cette consultation, scrutée de près par toute l’Europe, intervient après la chute du gouvernement, provoquée par un désaccord sur les politiques migratoires. Au cœur de cette campagne, deux leaders charismatiques s’affrontent : Geert Wilders, président du parti d’extrême droite PVV et Henri Bontenbal, représentant du centre-droit (CDA).
Geert Wilders : anti-islam, anti-immigration et anti-Europe
Geert Wilders, souvent surnommé le « Trump néerlandais » en raison de ses propos polémiques et de ses postures populistes, domine largement les sondages. Depuis des décennies, il incarne la voix raciste et populiste aux Pays-Bas. « Je préférais ne pas avoir de Coran. De ce livre ne sortent que haine et violence », a-t-il déclaré, illustrant ses prises de position radicales sur le sujet. Malgré les controverses qui l’entourent, le leader du PVV poursuit sa ligne pro russe et pro israélienne ainsi que anti-Europe, anti-islam et anti-immigration. L’homme continue de séduire une partie de l’électorat néerlandais, promettant de s’attaquer à « l’islamisation » et à une Union européenne qu’il juge trop intrusive.
À l’opposé : Henri Bontenbal, physicien, mélomane et mesuré
Face à Geert Wilders, Henri Bontenbal s’impose comme une alternative mesurée. Âgé de 42 ans, ce physicien de formation promet un retour à une politique qu’il décrit lui-même comme « normale », voire, ennuyeuse. Son leadership a permis de revitaliser le CDA, qui était en perte de vitesse. Doté d’une vision centriste, Bontenbal affiche une ligne claire contre le populisme. « Je dis toujours qu’on ne peut pas vaincre le populisme en utilisant soi-même les outils du populisme », affirme-t-il, défendant des valeurs européennes et des projets ambitieux en matière d’environnement.
Plusieurs partis néerlandais ont affirmé refuser de collaborer avec Wilders
La campagne électorale est marquée par un contexte de tensions. Vivant sous protection policière depuis 2004, à la suite de menaces pour ses positions controversées, Geert Wilders a temporairement suspendu ses activités après l’arrestation à Anvers d’une cellule djihadiste qui aurait planifié des attentats à son encontre. Malgré cet environnement menaçant, Wilders ne cache pas son ambition de devenir Premier ministre, bien que plusieurs partis aient déjà exclu de former une coalition avec lui.
Bontenbal n’a plus pris l’avion depuis 20 ans
Henri Bontenbal, de son côté, poursuit son ascension avec méthode. Lorsque le CDA stagnait autour des 5 % il y a deux ans, ce mélomane a su redonner confiance à ses électeurs en augmentant progressivement les intentions de vote jusqu’à 20 % dans les sondages actuels. Convaincu qu’il est possible de réconcilier les électeurs avec une politique modérée, Bontenbal propose des réformes pragmatiques et se démarque par son engagement en faveur du climat, allant jusqu’à éviter de prendre l’avion depuis deux décennies.
Au-delà des personnalités et des programmes, ces élections jouent un rôle crucial pour l’avenir des Pays-Bas et le paysage politique européen. Le choix entre les dérives de l’extrême droite incarnées par Geert Wilders et le retour à une voie centriste prônée par Henri Bontenbal symbolise un dilemme qui dépasse les frontières du pays.


















