Accueil Actu

BFM, privé de fréquence, va introduire un recours

BFM a l'intention d'introduire un recours devant le Conseil d'Etat. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi son actionnaire et fondateur, Alain Mahaux, lors d'un point presse. Une action attendue suite à l'éviction de la radio d'informations en continu du plan de fréquences radio en Communauté française dévoilé mercredi par le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA).

M. Mahaux précise qu'aucune notification de la part du CSA ne lui est parvenue mercredi concernant la non-attribution de fréquence à BFM, alors que dans son communiqué, l'organe de contrôle et d'autorisation des médias audiovisuels précisait que tous les candidats avaient été informés de leur sort.

"A ce jour, nous n'avons toujours rien reçu, ni par fax, ni par e-mail, recommandé ou courrier ordinaire", a-t-il souligné. "On n'a pas été mis sur pied d'égalité." Dès lors, la procédure semble ne pas avoir été respectée. M. Mahaux attend à présent la notification officielle et les motifs de la non-attribution du réseau multivilles convoité avant d'introduire un recours au Conseil d'Etat. Il devait à cet effet consulter son avocat dans l'après-midi.

Un "accord secret" entre Radio H (la holding qui chapeaute les radios du groupe RTL telles que Contact et Mint) et BFM, qui avait été évoqué il y a quelques jours dans la presse, serait à l'origine de l'éviction de BFM du plan. Selon M. Mahaux, il ne s'agit nullement d'un accord secret mais bien d'une "convention d'option d'achat" conclue le 31 août 2007 entre les sociétés BIP (Alain Mahaux), New Contact et Lemelec.

"C'est un accord privé", a-t-il expliqué. Il prévoit la possibilité d'achat de 3.573 actions par Contact et 427 actions par Lemelec. "Le call est exerçable jusqu'au 30 septembre 2009", selon le document lu jeudi par M. Mahaux devant quelques journalistes. Ces 4.000 actions représentent 50% des parts.

C'est par un courrier anonyme que la convention est arrivée sur la table du CSA. Si M. Mahaux sait par qui la convention est arrivée dans les mains du CSA, il ne souhaite toutefois pas citer de nom. "C'est un instrument pour les acteurs déçus" dont les noms ont circulé pendant une semaine dans les journaux, a-t-il néanmoins ajouté. On sait officiellement depuis mercredi soir que trois radios restent sur la touche. Outre BFM, il s'agit de Mint et de Ciel Info. "Le CSA s'est abstenu de décider. J'attends avec beaucoup de curiosité de voir si, dans les motivations, il sera question de la réception d'une lettre anonyme", a-t-il confié. "Quoi qu'il en soit, l'argument selon lequel la présence de BFM renforcerait la position prédominante du groupe RTL sur la bande FM est non valide."

De plus, dit-il, on ne peut se baser sur un document qui ne devait pas être versé au dossier.

Lorsque l'an dernier RTL a racheté Contact, BFM (qui appartenait à ce moment encore au dauphin bleu) a négocié avec RTL un modus de sortie devant tenir compte du côté aléatoire de l'attribution de fréquences. "On a trouvé un accord avec un système de complément de prix", a expliqué le détenteur des 8.000 actions de BFM. Il a donc été convenu d'une possibilité de retour dans l'actionnariat de BFM, au cas où RTL n'aurait pas été bien servi par le plan de fréquences, encore hypothétique à cette époque.

Bel RTL et Radio Contact ayant obtenu chacune un réseau communautaire, cette convention n'a donc aujourd'hui plus de raison d'être. BFM aurait dès lors pu bénéficier d'un réseau urbain, les craintes d'une concentration éventuelle étant écartées. "Même si la convention était appliquée, RTL ne serait toujours pas majoritaire, puisqu'elle ne détiendrait que 40% des parts."

Pour M. Mahaux, il est logique et normal que BFM soit reprise dans le plan, étant donné qu'il s'agit de la seule radio qui n'a aucun lien avec des groupes de presse ou de médias. "Je suis le seul à n'avoir jamais fait de lobby politique", a-t-il insisté en soulignant que le projet de sa radio "est le seul qui colle à 100%" aux prescriptions de l'appel d'offres du CSA.

À la une

Sélectionné pour vous