Accueil Actu

Immeubles de grande hauteur à Paris: Delanoë propose d'assouplir les règles

Bertrand Delanoë, qui n'avait pu réunir de majorité sur la construction d'immeubles de grande hauteur au pourtour de Paris lors de son premier mandat, va proposer mardi au Conseil de Paris d'assouplir les règles actuelles qui limitent cette hauteur à 37 mètres.

Le maire socialiste de Paris va suggérer le lancement d'un processus d'études, de débat et de concertation sur "l'évolution du paysage urbain sur sa couronne" permettant de dépasser le plafond de 37 m, imposé par le plan local d'urbanisme de juin 2006, sur six sites.

Tous sont situés dans la zone tampon entre Paris et les communes limitrophes: Batignolles, Porte de la Chapelle, Porte de Montreuil, Bercy Charenton, Masséna Bruneseau, Porte de Versailles.

Dans le logement social ou privé, les immeubles pourraient atteindre 50 mètres, soit 15 étages. Mais certains "équipements économiques ou publics", tels le futur Tribunal de grande instance (TGI), pourraient aller bien au-delà.

Construire jusqu'à 50 m permettrait d'augmenter de 20 à 30% la constructibilité en logements et logements sociaux, selon la mairie. De plus, les immeubles de moins de 50 mètres ne sont pas soumis aux contraintes des immeubles de grande hauteur (IGH), notamment en matière de sécurité incendie.

Seuls les bâtiments de plus de 100 mètres de hauteur méritent le nom de "tours", comme la future tour Signal de Jean Nouvel à La Défense qui devrait atteindre 300 mètres.

"On n'est pas obligés de reproduire de l'haussmannien à l'infini", affirme la première adjointe Anne Hidalgo chargée de l'urbanisme, qui assure qu'il ne s'agit pas "déplafonner Paris de façon générale".

Elle regrette que lors de la première mandature Delanoë, les Verts et l'UMP aient "bloqué" ce dossier. M. Delanoë confortablement réélu avec 57,7%% des voix, a désormais les coudées franches: le groupe PS-RG est pour, le PCF et le MRC également.

Seuls les Verts, partie prenante de la majorité mais affaiblis depuis les municipales, sont toujours farouchement opposés à l'architecture "bling bling et tape-à-l'oeil" de grande hauteur. "Les Parisiens ne demandent pas de tours", affirment-ils, forts d'un sondage dans lequel 63% s'y déclarent opposés.

Selon Denis Baupin, adjoint Verts à l'environnement, "il n'y a pas de tours compatibles avec le plan climat", et la question des tours, à ses yeux, est aussi un "débat d'images" entre Nicolas Sarkozy qui veut des tours à La Défense, et Bertrand Delanoë.

L'UMP, quant à elle, est divisée sur les immeubles de grande hauteur. Jean-François Lamour, président du groupe, est contre "des tours de logement de 50 mètres" alors qu'un groupe de jeunes conseillers emmené par Pierre-Yves Bournazel, se prononce pour, demandant même des gratte-ciel.

Mme Hidalgo épingle "l'immobilisme" de Jean-François Lamour et récuse la demande de référendum des Verts: "il ne s'agit pas de se prononcer pour ou contre des tours, c'est caricatural", estime-t-elle. "Il y a un désaccord de fond avec les Verts. Il est assumé", reconnaît la première adjointe au maire.

Pour "passer à la vitesse supérieure" dans la réflexion sur "les hauteurs", elle préconise une "conférence citoyenne" auprès d'un panel d'habitants de "la métropole" pour accompagner la réflexion sur "les hauteurs."

Si cette réflexion aboutit, le plan local d'urbanisme devra être modifié au coup par coup pour réaliser des immeubles de plus de 37 mètres de hauteur.

À la une

Sélectionné pour vous