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« Une gravité exceptionnelle » : les peines des émeutiers qui s’en sont pris aux forces de l’ordre à Liège sont connues

Par RTL info
Le tribunal correctionnel de Liège a rendu ce mardi 1er octobre son jugement dans l’affaire des émeutes de la place Saint-Lambert survenues en mars 2021, apprend-on dans un communiqué. Trente personnes étaient poursuivies pour leur implication dans les violences.

Quatre ans après les violents débordements du 13 mars 2021 à Liège, le tribunal correctionnel a condamné 30 prévenus pour leur participation aux émeutes qui avaient éclaté lors d’un rassemblement contre les violences policières.

Les peines prononcées varient selon le degré d’implication de chacun. Certaines personnes ont bénéficié d’une suspension du prononcé ou ont été condamnées à des peines de travail ou de prison avec sursis. D’autres, jugées par défaut, ont écopé de peines de prison ferme allant jusqu’à quatre ans.

Des violences d’une gravité exceptionnelle

Dans son jugement, le tribunal insiste sur la « gravité exceptionnelle des faits » : « des attaques coordonnées contre les forces de l’ordre et des atteintes massives à l’ordre public et à la sécurité collective ».

Le 13 mars 2021, environ 200 personnes s’étaient rassemblées dans le centre-ville de Liège. Rapidement, la situation avait dégénéré : jets de projectiles sur les forces de l’ordre, saccage du commissariat de la rue de la Régence, pillage de magasins dont JD Sports. De nombreux policiers, agents de sécurité et commerçants avaient été blessés ou impactés par les dégâts.

Réduction de la population carcérale

Le jugement s’appuie aussi sur la loi du 18 juillet 2025 relative à la réduction de la population carcérale, entrée en vigueur en août dernier. Elle impose aux juges de tenir compte d’une proportionnalité entre l’infraction et la peine, mais aussi des effets secondaires des condamnations.

Le tribunal a donc pris en considération de nombreux éléments pour adapter les peines : l’absence d’antécédents judiciaires pour certains, le jeune âge de plusieurs prévenus (nés en 2001 et 2002), les regrets exprimés à l’audience, leur évolution personnelle depuis les faits, ou encore le temps écoulé depuis les événements.

Une dérive qui ternit une cause noble

Le tribunal rappelle également le contexte du rassemblement, qui se voulait initialement pacifique. Dans le jugement, il est précisé que « ces débordements et ce déchaînement de violence ont entaché une cause noble, le mouvement ‘Black Lives Matter‘, qui vise à lutter contre la violence et à sensibiliser la société à la nécessité de bannir toute forme de discrimination ».

Le caractère « totalement gratuit » des violences, l’ampleur des destructions, les pillages qualifiés de « vols caractérisés par leur violence et leur massification » sont autant d’éléments jugés incompatibles avec un État de droit, souligne encore le tribunal.

En rendant ce jugement, le tribunal adresse aussi un message clair : « la liberté de manifester doit toujours s’exercer dans le respect de l’ordre public et des tiers ». Il rappelle que toute dérive violente ternit inévitablement la cause défendue et crée un sentiment d’insécurité chez les citoyens.

Le tribunal a aussi ordonné des expertises médicales pour évaluer les préjudices de plusieurs policiers blessés, certains invoquant des incapacités de travail permanentes.

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