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Ce lundi, Michel Daerden restait plongé dans un coma contrôlé par les médecins. Comment se déroule cette opération, quelles sont les risques et comment en sort-on ? Explications du chef des soins intensifs d'un grand hôpital bruxellois.
L'ancien bourgmestre d'Ans est toujours inconscient dans un hôpital de Fréjus en France. Il reste maintenu dans un état de coma artificiel par le corps médical. Pourquoi ? Notre journaliste Sébastien Degrave a rencontré un spécialiste pour en savoir plus sur cette technique.
Si après une attaque cardiaque, il n'est pas possible de relancer le fonctionnement normal du coeur, les médecins optent pour une diminution de la température du corps (hypothermie) jusqu'à 33°C et une mise en coma artificiel, raconte le Dr Pierre-François Laterre, chef de services des soins intensifs aux cliniques universitaires Saint-Luc. L'opération vise à réduire au maximum l'activité cérébrale et, par là, protéger le cerveau.
Risque d'infections respiratoires
Après 24 heures d'hypothermie, le corps du patient est progressivement ramené à la normale et la dose de sédatifs (les médicaments responsables du coma) est diminuée en vue du réveil. Mais, si lors de ce processus, des symptômes inquiétants sont observés, les médecins choisiront de prolonger le coma pour une durée indéterminée, réévaluant la situation chaque jour.
L'état de coma artificiel en hypothermie n'est pas sans complication. Le risque majeur réside dans des infections respiratoires causées par une baisse de la température corporelle. Celle-ci fragilise l'immunité, avance le docteur.
Si les médecins attendent le moment le plus opportun pour sortir le malade du sommeil, rien ne permet toutefois de garantir que ce dernier retrouvera la santé qui était la sienne avant l'accident.
