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"Douch", qui a dirigé la principale prison du régime ultra-communiste des Khmers rouges, a déclaré mercredi qu'il accepterait "le niveau le plus strict de punition" --même si c'était la mort par lapidation-- pour les crimes commis contre le peuple cambodgien.
"Douch" (66 ans), dont le vrai nom est Kaing Guek Eav, est jugé depuis six mois par un tribunal spécial, parrainé par l'ONU à Phnom Penh, pour avoir supervisé la torture et l'exécution de quelque 15.000 personnes sous le régime de Pol Pot (1975-1979).
S'exprimant devant la Cour, il a déclaré: "S'il y a une tradition cambodgienne --comme il en a existé dans le passé lorsque des gens ont jeté des pierres sur le Christ jusqu'à la mort--, les Cambodgiens peuvent me faire cela. Je l'accepterai".
"Douch", ancien professeur de mathématiques et révolutionnaire zélé du mouvement des Khmers rouges, s'était converti au christianisme trois ans avant son arrestation en 1999. Il est membre d'une église évangélique.
Dès l'ouverture de son procès, l'accusé a admis sa responsabilité dans les atrocités commises à la prison de Tuol Sleng (camp S-21) et a demandé pardon pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité pour lesquels il a été mis en examen.
"J'accepterai (...) tous les jugements qui seront décidés par cette chambre (du tribunal), le jugement pour mon rôle en tant que président de S-21 et pour tous les crimes commis là-bas", a-t-il dit mercredi.
"Je suis humble devant le peuple cambodgien. J'accepte tous ces crimes et voudrais que le peuple cambodgien me condamne au plus strict niveau de punition", a-t-il ajouté.
"Douch" risque la prison à la vie, la Cour qui le juge ayant exclu la peine de mort dans son règlement intérieur.
Selon des sources judiciaires, le procès devrait s'achever en octobre et un verdict pourrait être annoncé avant la fin de l'année.
