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Les Angolais qui ont commencé à voter vendredi pour la première fois depuis la fin de la guerre civile en 2002, sont appelés à renouveler leurs députés à l'issue d'une campagne très largement dominée par le parti au pouvoir.
Plus de huit millions d'électeurs sont appelés à se rendre dans les 12.274 bureaux de vote du pays à partir de 06H00 GMT pour élire les 220 membres de l'Assemblée nationale.
Le Mouvement populaire de l'indépendance de l'Angola (MPLA), qui dirige le pays depuis 33 ans, espère décrocher une majorité des deux tiers, qui lui permettrait de modifier la Constitution.
Pour ce faire, le parti du président José Eduardo dos Santos -- qui teste sa popularité à un an d'élection présidentielle -- a déployé des moyens considérables, transformant le pays en marée rouge noir et or, les couleurs du MPLA.
Dans ce contexte, et compte-tenu de la partialité des médias d'Etat, l'ancienne rébellion, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita), a eu eu du mal à se faire entendre. Une telle omniprésence a ôté toute illusion au leader de l'Unita, Isaias Samakuva qui a estimé jeudi que "le résultat de cette élection ne serait pas équitable".
Tout en critiquant le rôle des médias officiels et la confusion entre le parti au pouvoir et l'Etat, la chef de mission des observateurs de l'Union européenne (UE) Luisa Morgantini s'est dite "impressionnée" par l'organisation du scrutin. Elle a également loué le climat de tolérance qui a prévalu dans la campagne, alors que les dernières et uniques élections avaient été suivies d'un des épisodes les plus sanglants de l'histoire du pays.
En 1992, des élections générales avaient eu lieu à la faveur d'une trêve entre le MPLA et l'Unita. Mais le leader des rebelles, Jonas Savimbi, avait rejeté sa défaite et repris les armes. Seule sa mort en 2002 avait mis un terme à 27 ans de guerre civile.
L'Angola est le premier producteur de pétrole du continent avec le Nigeria et a l'un des taux de croissance les plus élevés du monde -- estimé à plus de 20% pour 2008 -- mais deux tiers de la population vivent toujours sous le seuil de pauvreté.
Le inégalités croissantes et la corruption sont les deux éléments qui pourraient alimenter le vote de l'opposition, notamment dans les quartiers pauvre de Luanda.
