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Habitant le Hainaut, Arlette, 58 ans, emprunte quotidiennement le train pour se rendre sur son lieu de travail, le SPF Sécurité Sociale situé dans la Tour des Finances à Bruxelles. Elle descend à la gare Bruxelles-Congrès. Mais le 15 décembre prochain, le nouveau plan de transport de la SNCB destiné à diminuer les retards mettra un terme au parcours habituel d'Arlette. Et ça ne l'arrange pas du tout...
"En hiver, ce trajet est pire qu’un parcours du combattant"
Une autre solution s’offre à Arlette: ne pas attendre la correspondance et marcher de la gare centrale à son lieu de travail. "Ce trajet me prend un quart d’heure à pieds, mais c’est pénible, la plupart du temps je dois porter un ordinateur portable assez obsolète qui pèse plus de 3,5 kg. A cela, il faut ajouter mon sac à main et mon pique-nique. En hiver, ce trajet est pire qu’un parcours du combattant, les trottoirs jouxtant la banque nationale peuvent être de vraies patinoires"
La possibilité d'obtenir certains abonnements gratuits supprimée par son employeur
Arlette a donc commencé à réfléchir à des solutions alternatives. "M’arrêter à la gare du Nord et prendre le métro, c’est exclu à cause des restrictions budgétaires demandées par le gouvernement. Au SPF Sécurité sociale, on nous a supprimé la possibilité de se voir offrir des abonnements cumulés SNCB et STIB. Il a fallu choisir entre un abonnement ou l’autre. Si je veux emprunter le métro tous les jours, je devrai moi-même m’offrir un abonnement STIB et cela c’est hors de question", tranche-t-elle.
La gare Bruxelles-congrès restera pourtant un arrêt fréquent
Dépitée, Arlette a vérifié si la SNCB avait également supprimé l’arrêt Bruxelles-congrès aux autres lignes de train. "J’ai vérifié et la ligne de Nivelles, et toutes les lignes flamandes marquent encore l’arrêt à cette gare. Pourquoi sommes-nous pénalisés ?" Du côté de la SNCB, le porte-parole Thierry Ney contacté par nos soins nous explique que le plan de la SNCB a été étudié en tenant compte des remarques émises par des groupes de navetteurs issus des différentes provinces, et en tentant d'y apporter des réponses. Des séances d’information ont été organisées. (Des tableaux détaillés des demandes et des réponses apportées par la SNCB sont d’ailleurs disponibles sur le site). "Certaines lignes de train ont été renforcées, là où la demande était la plus forte", explique Thierry Ney.
Utilisation optimale de la jonction gare du Nord/gare du Midi
Concernant cette jonction particulière traversant une partie de Bruxelles, l’ajout d’autres lignes de train est inconcevable. "Il faut savoir qu’on a atteint la capacité maximale de l’utilisation des voies situées dans la jonction gare du Nord/gare du Midi, il était donc impossible d’ajouter plus de trains sur cette ligne à moins qu’Infrabel (gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge) ne décide un jour d’entreprendre de lourdes transformations d’infrastructure, comme celles d’ajouter une voie. Mais ce n’est pas du tout à l’ordre du jour pour le moment, et je doute de la faisabilité même de ces travaux dans cet espace exigu", explique le porte-parole de la SNCB.
Des correspondances réfléchies et pensées par la SNCB
Selon Thierry Ney, ces correspondances additionnelles sont le résultat d’une longue étude. Le plan n’avait plus été revu depuis 1998, et sa révision n’a pas été pensée à la légère : "Si certains temps de parcours ont été rallongés, nous avons mis des correspondances rapides à disposition des voyageurs. Le but de tout cela c’est aussi en cas d’incident, d’éviter l’effet boule de neige et permettre un retour à la normale le plus rapidement possible", rassure le porte-parole.
Arlette veut alerter les autres usagers tant qu'il est encore temps
De son côté Arlette a l’impression d’être la seule navetteuse informée des nouvelles mesures de la SNCB. "Peu de gens sont réellement au courant, ils se rendront compte du pot-aux-roses la semaine précédant le 15 décembre, et là ça va être le chaos. Quand j’en parle autour de moi, les gens qui empruntent le même train que moi sur mon lieu de travail ne sont pas informés" déplore la quinquagénaire.
"J’ai écrit un email pour me plaindre de cette situation à la nouvelle ministre de la Mobilité, madame Galant, j’attends une réponse." Et Arlette ne veut pas laisser les choses traîner en longueur : "La SNCB a dit qu’elle établirait des feedbacks après avoir mis en œuvre le plan. Mais ce sera trop tard, nous nous serons tous adaptés à ces nouvelles contraintes et la SNCB ne verra pas la nécessité de rétablir un arrêt à cet endroit-là. Pourtant, selon moi des centaines de voyageurs sont concernés. Les agents du SPF Finances, du SPF Sécurité sociale, les employés chez P&V, ceux des bureaux de Belfius, les agents de police de la police fédérale nouvellement installés dans le quartier,... Tout le monde sera perdant…" Un plan qu’Arlette a du mal à oublier : "Vous savez, depuis j'enrage chaque fois que j'entends le nouveau spot de la SNCB à la radio", conclut Arlette.
