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La surpopulation carcérale est un des grands problèmes auquel fait face la justice belge aujourd’hui. Les prisons sont en effet surpeuplées. Notre pays compte 36 prisons, ainsi que des maisons de détention, des maisons de transition, et des maisons de soins de santé pour les internés. Selon la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, notre capacité carcérale est de 11.000 places.
« Mais aujourd’hui, il y a plus de 13.600 détenus », alerte-t-elle ensuite. Soit 2.600 détenus de trop. Mais ça ne s’arrête pas là : selon la ministre, il faut encore compter les quelque 3.000 détenus qui ont été condamnés mais qui n’ont pas encore reçu leur invitation pour aller en prison.
Presque deux fois plus de détenus que de places
« Ça veut donc dire qu’on a presque la moitié de trop par rapport à notre capacité carcérale. C’est un énorme problème. », conclut Annelies Verlinden.
Face à ce constat alarmant, pas question de permettre aux détenus qui ont été condamnés à des peines de prison légères, de ne pas aller en prison. Ce que confirme Annelies Verlinden : « On ne fait pas ça. S’il y a un juge qui a condamné quelqu’un, il doit aller en prison. En revanche, un juge d’application des peines peut juger sur les modalités de la sanction. Il peut donc par exemple transférer en détention électronique ou libérer sous condition. » La ministre insiste : « Tous les détenus condamnés doivent aller en prison ».
Libérer des détenus, mais pas tous
Il faut donc investir dans la capacité carcérale. Et pour cela deux solutions : la première consisterait à libérer plus tôt certains détenus déjà dans les prisons.
« On pourrait effectivement libérer déjà maintenant, six mois avant la fin de la sanction, des gens qui sont en prison. Mais pas tous les criminels. Il faut suivre les avis des directeurs. Il ne s’agirait pas par exemple, des criminels qui ont commis des faits de mœurs, des faits de terrorisme, ou de graves violences. Mais pour les autres, on peut déjà commencer avec la réinsertion dans la société », développe la ministre de la Justice.
Collaboration avec le Kosovo
Une deuxième possibilité a aussi été mise sur la table des discussions : le gouvernement pourrait envoyer certains prisonniers belges au Kosovo.
« Il faut être créatif, parce que c’est clair, si on regarde les chiffres, qu’on n’a pas assez de capacités. Alors on s’inspire d’autres exemples, notamment le Danemark, qui va envoyer certains de ses détenus au Kosovo », avance Annelies Verlinden.
La ministre de la Justice s’est d’ailleurs rendue sur place, accompagnée par la ministre de l’asile et de l’Immigration afin de déterminer s’il y a matière à louer de la capacité carcérale au Kosovo, « par exemple pour des détenus sans droit de séjour en Belgique ».

















