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Formation: Vendre les bijoux de famille? Faire payer Electrabel?

Elio Di Rupo et les représentants des 6 partis qui doivent former notre gouvernement se sont retrouvés à 10h30 ce mardi. La réunion portait sur le budget et les 10 milliards à trouver. Les négociateurs travaillent sur base de la note du formateur, complétée des derniers chiffres du comité de monitoring. Et de nombreuses pistes sont à l’étude pour trouver de l’argent… dont celle d’une vente des "bijoux de famille" de l’Etat, comme ses participations dans certaines entreprises.

La réunion des représentants des six partis qui négocient la formation d'un gouvernement avec le formateur Elio Di Rupo se sont quittés vers 18h30. Les experts du formateur rencontreront demain mercredi en bilatérales les experts des six partis sur le budget. Par ailleurs, comme annoncé, les discussions se poursuivront mercredi à partir de 12 heures sur les réformes structurelles socio-économiques. Chaque parti sera représenté par deux négociateurs, ont fait savoir les porte-paroles du formateur.

Les négociateurs du PS, du CD&V, du MR, de l'Open Vld, du sp.a et du cdH s'étaient mis d'accord lundi sur la méthode de travail pour les discussions socio-économiques et budgétaires en vue de la formation du prochain gouvernement fédéral. Selon les derniers chiffres du comité de monitoring, pour boucler le budget 2012 avec un déficit de 2,8% du PIB, il faudra réaliser, à politique inchangée, quelque 10 milliards d'économie.

Pour réduire la dette à moyen terme: vendre des parts de Belgacom, de bPost ou de banques?

Plusieurs pistes sont donc à l’étude pour réaliser ces économies. Hier soir, Yves Leterme a expliqué son point de vue de futur ex-Premier ministre en affaires courantes aux négociateurs. Pour lui, outre ces 10 milliards, il est capital pour notre pays d’accélérer son désendettement. Pour cela, il a évoqué la possibilité de vendre certains "bijoux de famille". "Je crois que dans les années à venir (…) il faut songer, par des cessions d’actif par exemple, à diminuer le taux d’endettement" de l’Etat belge, a-t-il déclaré au micro de Fabrice Grosfilley dans le journal de 13h.

Les participations de l’Etat dans Belgacom, bPost ou certaines banques pourraient ainsi être, en temps voulu, liquidées à bon prix. Le choix des parts à revendre ? "Ce n’est pas le bon moment pour ouvrir le débat là-dessus", disait encore M. Leterme, ajoutant ce que qui compte, "c’est encrer le principe d’une cession d’actifs, qui peut être de tous genres, pour réduire le taux d’endettement. Il faut saisir l’opportunité" quand elle se présentera, c’est-à-dire quand l’Etat pourra en tirer un bon prix. Pourquoi vendre ce qui peut rapporter de l’argent à l’Etat ? Car on vient de le voir, "dans une période avec beaucoup d’incertitudes sur les taux d’intérêts, une dette de 350 milliards a une retombée très négative sur les finances publiques de l’Etat", expliquait encore le Premier ministre sortant. Réduire la dette ferait diminuer les taux d’intérêts des emprunts de l’Etat sur les marchés, emprunts indispensables pour réinvestir.

Pour trouver les 10 milliards: faire payer Electrabel

Mais plus urgent que cet effort supplémentaire pour ramener la dette sous les 90% du PIB au plus vite, il faut trouver ces fameux 10 milliards pour équilibrer le budget 2012. La piste évoquée à ce sujet est récurrente : Electrabel, qui profite d’une immense manne d’argent puisque les centrales nucléaires sont amorties et que les prix de l’énergie n’ont pas baissé pour la cause, pourrait devoir reverser cet argent à l’Etat. "Le but, c’est de faire disparaître la rente. Personne ne souhaite qu’un opérateur économique conserve une rente. Ça n’a aucun intérêt, ni pour l’économie, ni pour les particuliers", expliquait Paul Magnette dans le journal de 13h.

L’idée date déjà de 2008 et depuis, l’Etat a gagné chaque contestation d’Electrabel devant les tribunaux. Il ne devrait pas en être autrement pour 2012. En tout, c’est un milliard qui pourrait soit être ponctionné directement par l’Etat, soit une obligation de baisser les prix, ce qui profiterait à toute l’économie belge. "La rente peut disparaître soit par un meilleur fonctionnement de la concurrence et donc des prix pour les particuliers, soit par une ponction de l’Etat, soit par un mélange des deux. (…) Ça ne veut donc pas dire que l’Etat doit directement capter l’intégralité" de ce milliard, expliquait le ministre de l’Energie. En effet, si l’Etat "peut faire en sorte que le consommateur, entreprise ou particulier, en profite directement, c’est aussi dans l’intérêt de notre économie."

Les "vraies discussions" dès mercredi

De nombreuses pistes donc, mais encore rien de concret. Nous n’en sommes après-tout qu’à un peu plus de 24h de négociations socio-économiques… Les "vraies discussions", selon Belga, devraient démarrer demain/mercredi avec à l'ordre du jour les réformes structurelles indispensables, avec, soyons en sûr, des pistes d’économie budgétaire à la clé.

Parallèlement, plusieurs groupes de travail se penchent sur des sujets spécifiques. Cinq de ces groupes entament leurs travaux ce mardi. Il s'agit des groupes "fonction publique", "international", "justice", "transition écologique et protection des consommateurs" et "sécurité". Ces groupes de travail sont composés d'un "politique" et d'un technicien par parti.

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