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Jean-Pierre Treiber, assassin présumé de Géraldine Giraud et de son amie Katia Lherbier, en cavale depuis le 8 septembre, reste introuvable à l'approche de l'anniversaire de la disparition des deux jeunes femmes, le 1er novembre 2004.
Depuis la présence "en masse des medias sur les lieux des recherches, nous travaillons en immersion profonde", assure à l'AFP le procureur d'Auxerre, François Pérain, ajoutant que le fugitif continue d'envoyer des courriers pendant sa cavale.
Echaudé après la publication de photos de l'évadé et de précédentes lettres, dans lesquelles Treiber clame son innocence, le procureur n'en dira pas plus.
Les recherches "plus discrètes" se poursuivent toujours autour des villages de Bombon, Bréau et Châtelet-en-Brie, une région de Seine-et-Marne que l'ancien garde-chasse connait bien.
C'est près de ce dernier bourg que tout a commencé pour Treiber, avec son arrestation le 23 novembre 2004 par les policiers de Dijon et Versailles.
Les cartes de crédit de Géraldine Giraud --la fille du comédien Roland Giraud-- et Katia Lherbier sont trouvées dans ses poches. Selon l'enquête, elles ont été utilisées par Treiber une douzaine de fois pour un montant de près de 3.000 euros.
Le premier retrait a été effectué à Villeneuve-sur-Yonne, une heure-quarante après la dernière trace de vie de Géraldine, un appel d'une amie sur son portable le 1er novembre vers 20h12.
Des indices suffisants pour le juge de Sens, Michaël Gihr, qui met Treiber en examen pour "enlèvements, séquestrations, vols et escroqueries", avant de l'écrouer.
Le 9 décembre suivant, les corps de Géraldine et Katia, sont découverts ensevelis dans le puisard de sa propriété à Villeneuve-sur-Yonne.
Treiber, extrait de sa cellule pour assister aux fouilles, se serait exclamé à la vue des cadavres: "le salaud, ils les a butées", selon des témoignages anonymes cités par la presse.
"Pas du tout. Il n'a rien dit. C'est une invention de journalistes. Il n'a pas cillé. C'était impressionnant", a affirmé à l'épouse du suspect, Marie-Pascale, un policier présent sur les lieux.
Treiber est mis en examen pour "assassinats". Les autopsies révèlent que les deux jeunes femmes sont mortes empoisonnées par un gaz mortel, utilisé par les chasseurs avant son interdiction, la chloropicrine.
Confronté à ces graves indices, l'ancien garde-chasse clame pourtant son innocence.
Les enquêteurs se heurtent pour leur part à l'absence de mobile et de preuves sur l'heure, le lieu des meurtres et l'éventualité de complices.
Dès lors plusieurs pistes sont explorées. Celle du crime passionnel commandité par la tante de Géraldine qui sera mise en examen et écrouée en novembre 2005, avant de bénéficier d'un non-lieu en février 2009.
Celle du crime crapuleux avec l'incarcération de l'amie de Treiber, Patricia Darbeau, pour recel d'escroquerie après l'usage des cartes bancaires des victimes. Elle sera libérée et bénéficiera également d'un non-lieu.
La piste d'une empreinte ADN retrouvée sur un ruban adhésif au domicile de la tante de Géraldine conduit à un ami de Treiber avant de se réorienter vers une ancienne locataire totalement étrangère à l'affaire.
D'autres pistes s'égarent en Pologne, dans le monde de la drogue, des proxénètes, sans lever le voile sur cette affaire.
Le procès de Treiber est prévu en avril 2010.
