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Pourquoi le taux d’emploi en Wallonie baisse, contrairement à la Flandre et Bruxelles? "Probablement un problème culturel" selon le gouverneur de la banque nationale

En Wallonie, le taux d'emploi chez 20-64 ans est de 65% en 2022. Ce chiffre a baissé de 0,4% par rapport à 2021 (65,4), contrairement à Flandre et à Bruxelles où les chiffres ont augmenté (de 75% à 76,3% et de 61,6% à 64,8%). Pourquoi les Wallons sont-ils les mauvaises élèves?

Pour répondre à cette question, Pierre Wunsch est l'invité de ce 9 octobre dans C'est pas tous les jours dimanche. Le gouverneur de la banque nationale depuis quatre ans s'est donné l'objectif d’augmenter le nombre de Belges qui travaillent mais fort est de constater que la Wallonie est à la traîne.

Selon Pierre Wunsh, ce "fort décalage n’est pas nouveau". La baisse du taux d'emploi entre 2021 et 2022 en Wallonie ne l'alarme cependant pas: "La baisse est temporaire, je ne peux pas l’expliquer comme ça, ça peut être beaucoup de choses, ce qui est important, c’est le problème structurel", indique-t-il sur le plateau de CPTLJD.

Le premier économiste du pays étaye: "Pendant de longues années on avait des 'excuses', le taux de chômage était élevé, il n’y avait pas de jobs pour tout le monde...", affirme-t-il. Mais, aujourd'hui, la situation est différente... "Ici on est dans une période qui dure depuis quelques années où les entreprises connaissent des difficultés pour trouver des travailleurs." 

Les aides sociales n'inciteraient également pas certains personnes à remettre le pied à l'étrier de l'emploi en Wallonie. "Il y des gens qui sont dans le réel besoin et des gens qui peuvent se dire que c’est aussi bien de toucher une allocation et de travailler un peu au noir sur le côté pour dire les choses comme elles sont", selon Pierre Wunsch.

"Pas forcément les mêmes références"

Les différences de mentalités expliqueraient en partie ces réalités de l'emploi pour notre invité. "C’est probablement un problème culturel d'accepter qu’à un moment donné si on trouve pas le job de nos rêves on va en prendre un autre dont on rêve un peu moins plutôt que de toucher les allocations si on en a la possibilité", analyse le gouverneur de la banque nationale. "Je pense que quand on a vécu pendant un certain nombre d’années dans une situation où le chômage était élevé, on n’a pas forcément les mêmes références que lorsqu’on a vécu sur un taux de chômage très faible."

La situation s'expliquerait donc à l'héritage d'une situation économique difficile et les Flamands seraient plus prêts à accepter du travail que les Wallons qui évoluent ces dernières années dans une société où le taux de chômage a souvent été élevé. "Il faut du temps pour que les mentalités s’adaptent et se disent que s’il y a des jobs, il faut les prendre", estime Pierre Wunsch avant de nuancer: "Il y a aussi des situations difficiles, il y a des gens qui cherchent et qui ne trouvent pas."


 

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