Accueil Actu

Russie: alors que des milliers d'hommes se mobilisent pour combattre en Ukraine, des milliers d'autres tentent de fuir aux frontières

La Russie a décrété cette semaine une mobilisation partielle des réservistes pour combattre en Ukraine. Cet ordre de mobilisation concerne selon les autorités 300.000 personnes. Il a suscité l'inquiétude de nombreux Russes: des milliers ont choisi de quitter le pays. Entretemps, le président Vladimir Poutine a signé des amendements qui prévoient jusqu'à 10 ans de prison pour les militaires qui se rendent ou refusent de combattre.

Combien ont déjà fui la Russie? Impossible d’avoir un chiffre. Mais depuis l’annonce de la mobilisation, les files s’allongent à toutes les frontières de la Russie. Que ce soit le Kazakhstan, la Mongolie, la Géorgie ou la Finlande. "J’avais tellement peur que j’ai cherché tous les moyens possibles pour quitter", confie un jeune homme. "La démocratie en Russie c’est fou ! Et ce qui est dingue c’est que les gens commencent à détester les Russes", indique un autre, visiblement ému.

Fuir à tout prix: voilà le maître mot pour de nombreux Russes. Alors quand les files de voitures sont trop longues, certains préfèrent partir à pied ou à trottinette.

 

Pendant ce temps-là, la mobilisation se poursuit. Des milliers d’hommes se présentent dans les bureaux d’enrôlement, en Russie ou en Tchétchénie. Des bus entiers emmènent des hommes vers le front. Des départs déchirants pour les mères et les épouses. Certains reçoivent une dernière bénédiction du Pope.

 

Ces hommes ne sont pas toujours aptes au combat. Notamment en raison de l’alcool omniprésent. Des vidéos fuitent et montrent certains se battre avant même de partir au front.

Le moral est loin d’être bon et la motivation pas toujours au rendez-vous. "Pourquoi vous gueulez comme des femmes? Fermez-là et faites ce qu’on vous dit": voilà le discours d'un chef aux recrues alignées devant lui, révélé dans une autre vidéo.

 

Les Russes mobilisés auront trois jours de formation avant de partir en Ukraine, où ils auront encore deux semaines d’entraînement. 

La Russie alourdit les peines pour reddition ou refus de combattre

Le président russe Vladimir Poutine a signé samedi des amendements prévoyant jusqu'à 10 ans de prison pour les militaires qui se rendent ou refusent de combattre en période de mobilisation, comme c'est le cas actuellement.

Ces amendements au Code pénal, qui avaient été votés par le Parlement cette semaine, ont été publiés sur le portail légal du gouvernement et sont donc entrés en vigueur. Ils prévoient notamment des peines allant jusqu'à 10 ans de prison pour les soldats qui désertent, se rendent "sans autorisation" à l'ennemi, refusent de combattre ou désobéissent aux ordres en période de mobilisation. Les actes de pillage sont également punis de peines allant jusqu'à 15 ans de prison.

Ces changements législatifs interviennent alors que la Russie a décrété cette semaine une mobilisation partielle des réservistes pour combattre en Ukraine, où les forces de Moscou ont essuyé des revers ces dernières semaines. Cet ordre de mobilisation, qui concerne selon les autorités 300.000 personnes, a suscité l'inquiétude de nombreux Russes.

Au moment où Moscou cherche par tous les moyens à recruter plus d'hommes pour aller au front en Ukraine, M. Poutine a également signé samedi une loi qui facilite l'accès à la nationalité russe pour les étrangers s'engageant dans l'armée. Selon cette loi, elle aussi publiée sur le portail légal du gouvernement, les étrangers qui rejoignent l'armée pour une durée d'au moins un an pourront demander la nationalité, sans avoir à justifier des cinq ans de résidence sur le territoire russe normalement requis. Cette mesure semble s'adresser en premier lieu aux immigrés issus des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, qui occupent dans les grandes agglomérations, comme Moscou, les métiers les plus pénibles.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a d'ailleurs annoncé mardi l'ouverture prochaine d'un bureau de recrutement au sein même du tentaculaire centre administratif de Sakharovo, lieu de passage obligatoire pour les migrants. Avant même la signature de la loi par M. Poutine, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan avaient appelé cette semaine leurs ressortissants à ne prendre part à aucun conflit.

À la une

Sélectionné pour vous